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13 juin 2018 3 13 /06 /juin /2018 11:12

         Bon. Ce matin,  tout va bien, la machine m'obéit au doit et à l'oeil,  je vais donc tâcher d'en profiter avant qu'elle ne regimbe - il faut toujours être prêt à tout. Si mal renseignée que je sois par les déficiences de SFR sur ma télévision, il ne m'a pas échappé que le nouvel arrivage de réfugiés de la Méditerranée a déclenché des paroles scandaleuses nationalement condamnées. Depuis de longues années que,  se résignant à la noyade presque inévitable, des légions de migrants venus d'Afrique sont récupérés sur les côtes du sud de l'Europe, le plus souvent sous forme de cadavres (et alors, quand la télé nous montre et remontre un petit cadavre de trois ans un sursaut d'émotion parcourt les foules, on mouille sa larme puis on oublie), deux pays du sud - les plus faciles à atteindre par ces migrations insensées - la Grèce et l'Italie, ont reçu de front ces flots indésirables et les hébergent et les nourrissent,  de force et bien obligés. Les autres pays regardent, jaugent, estiment, font des calculs, laissent faire. Les pays sauveteurs ont appelé à l'aide : il n'est pas juste que leur position géographique les désigne pour cet afflux massif et onéreux, tandis que les autres (ne parlons pas du nord : ces peuples-là sont imperméables à la pitié et résolument migrantophobes) leur prodigueraient plutôt les coups de pied de l'âne au lieu de les soulager. Avec les troupeaux de migrants qui arrivent par l'est de l'Europe depuis de longs mois,  le problème de l'immigration a pris un nouveau visage, les formes administratives de refus (on veut pas de vous! retournez chez vous! sinon on va vous y renvoyer par la peau du cou) sont submergées par la menaçante dimension de la marée humaine. C'est fini, on n'en veut plus - dit l'Italie dotée d'un nouveau gouvernement à poigne. Démonstration immédiate : "L'Aquarius", le navire de  ces admirables bénévoles qui tentent de limiter les dégâts en chair humaine, vient de faire le plein avec un nouveau chargement et se voit refuser l'accès au débarquement. L'Europe ne peut plus se cacher la tête dans le sable; n'a-t-e:lle pas un défenseur qui veut lui redonner corps et puissance? Il prend donc la parole... (à suivre).

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12 juin 2018 2 12 /06 /juin /2018 20:19

         Ah! mes belins-belines! D'où ne suis-je pas enfin en train d'émerger? Du désespoir total, complet, absolu. J'étais déjà privée de ma télévision anglaise puisque depuis cinq semaines SFR et ses sbires ont décidé que ma boîte noire était à remplacer (pas la boîte noire du téléphone, mais la grosse de la télé, qui surmonte le décodeur - lequel m'a aussi été soustrait pour le même motif,  ce qui fait que SFR me ballade depuis tout ce temps après avoir promis d'envoyer les susdits appareils par la poste - voyez comment on peut se fier aux multinationales dont dépend le labeur quotidien). Et voilà que lorsqu'à mes aurores j'ai appuyé sur le bouton qui permet à mes gazouillis de s'envoler vers vous, l'écran reste noir et annonce mensongèrement "Démarrage de Windows", puis s'installe dans l'immobilisme pour des heures. J'ai beau fiévreusement martyriser ce bouton à de multiples reprises puisque, comme le Seigneur, s'il commande à la lumière il peut aussi l'éteindre : nul recours possible au technicien, personne à qui demander conseil. En fin de journée j'entreprends de m'adresser à la maison-mère : j'aurais dû le faire plus tôt! Non que la reprise de la routine ait été sans problème, mais par essais tâtonnements arrêts tentatives diverses sous une direction qualifiée j'ai pu retrouver la fin de ce dysfonctionnement. Ah! pouvoir entin vous informer que rien de catasrophique ni d'inquiétant ne m'était arrivé! quel soulagement ! (je sais que certains d'entre vous s'alarment de ne pas me voirt me manifester au bout de 48h et cela me touche). Donc dès demain on va pouvoir reprendre le cours des choses, en commençant par les migrants et l'Italie, sur lesquels j'ai une opinion forte,  même si elle doit déplaire en Macronie.

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11 juin 2018 1 11 /06 /juin /2018 10:08

         Mais non, mais non, fiston, on n'allait pas en rester là! Qu'est-ce que tu imaginais donc,  hein? Tu avais voulu venir voir où j'habitais, bon,  je t'avais fait venir. Et devant les caméras on avait joué Copains Comme Cochons tous les deux,  avec toutes les répliques. Je t'avais embrassé je ne sais plus combien de fois, j'avais l'impression que c'était une poupée de chiffon que je serrais dans mes bras,  je t'avais passé la main dans les cheveux, je t'avais même brossé les épaules de ta veste quand j'avais découvert que tu avais des pellicules, t'avais donc pas un bon shampoing?  Bref je t'avais traîné partout, un peu derrière moi au bout du bras, comme un chienchien au bout de sa laisse, parce que je marchais plus vite que toi, je fais des plus grands pas qu'est-ce que tu veux, c'est comme ça.. Et c'est vrai que j'avais dit haut et fort que tu étais un gars que j'aimais, c'est vrai tout le monde avait vu et entendu et franchement ça n'a fait de mal à personne. Mais y fallait pas t'imaginer que ces chochoteries-là allaient durer toute la vie! Je veux bien te materner un peu, ça m'amuse, tu te laisses si bien faire! Mais de là à te faire une place entre Poutine et moi, halte-là! On a déjà assez de mal, lui et moi, à régler nos problèmes,  nos ententes secrètes aussi bien que nos haines traditionnelles héritées à jamais de la guerre froide. Y n'y a pas place pour trois pour régenter la planète. Tu peux haranguer les autres tant que tu veux, les regrouper en laissant Poutine en dehors, ça c'était une gentille attention pour moi, j'ai bien compris au passage, mais je laisse jamais les sentiments m'attendrir quand il s'agit de dominer le monde. Moi je savais que tu resterais le bec dans l'eau autour de cette histoire de l'Iran , mais y a tout le reste avec quoi je ne suis pas d'accord. Tu peux leur seriner ce que tu  veux, aux autres : si je veux décréter des représailles je décréterai des représailles, si je veux voua faire payer des taxes sur nos produits et taxer vos fromages et vos voitures je le ferai. Tu as regroupé les morveux de l'Europe comme s'il étaient capables de me tenir tête,  mais moi j'ai démoli tes petites stratégies comme si c'étaient des pâtés de sable que tu aurais alignés sur la plage. Faut bien s'amuser de temps en temps, sans ça gouverner le monde ça ne serait pas drôle.

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9 juin 2018 6 09 /06 /juin /2018 17:28

         Je viens de faire s'envoler, non pas vers vous comme je le souihaitais, mes belins-belines, mais vers les ténèbres inconnues dont il ne ressortira plus jamais, un papier commencé tard et que je pensais pouvoir enfin vous donner à lire. Une espèce de revue de ce que la télé du samedi est capable d'offrir et qui n'a rien  de réjouissant. Les randonnées dans les provinces du premier ministre qui serre les mains en ignorant les mouvements de foule à son encontre (il y a toujours et partout de ces poignées de mécontents qui vous insultent, mais les chiens aboient et la caravane passe). L'interview qu'il accorde solennellement à son retour, entraîné depuis un an aux subtilités du langage et de l'expression (tel  maître,  tel valet) qui font qu'on croit entendre le contraire de ce qu'il évoque comme certain et dont on n'aperçoit pas la plus petite bribe. Le feuilleton Lelandais dont on se lasse malgré les rebondissements distillés au compte-gouttes.. Le feuilleton Hallyday dont on se détourne malgré l'ingéniosité des avocats pour faire remonter la mayonnaise.. Le foot et son hystérie collective dont on arrive parfaitement à se protéger malgré l'infantilisme insistant des médias.  Bref, pas grand-chose d'intéressant à signaler. Il y aurait bien la Palestine dans son agonie : d'un côté la haine, la spoliation, la violence, de l'autre l'humiliation, la souffrance, la mort. Mais puisque le monde entier bâille devant le destin de la nation désarmée qu'on étouffe, puisque les médias passent le sujet sous silence, puisqu'au niveau supérieur on s'occupe de tous les pays sauf de celui-là, pourquoi devrions-nous nous y intéresser, hein?

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8 juin 2018 5 08 /06 /juin /2018 22:46

         2.799 + 1 = 2.800... Dans mon incompétence avec tout ce qui est chiffre, j'avais déjà calculé que nous en étions à 3.000, et j'allais vous annoncer ça à son de trompe. Un peu de sang-froid, un peu de retenue, et je me retrouve avec le chiffre véridique . 2.800... Pas trop décevant d'ailleurs : 2.800 pages livrées, du bon du mauvais, du tendre du grinçant,  du douloureux du sarcastique, du léger du ^pesant... en principe, jamais de médiocre : à chacun  de s'accommoder à sa convenance avec le matériau fourni. Par-ci par-là encore quelque mirlitonnade de fin de semaine, histoire de laisser courir les doigts selon leur alexandrinite chronique pour venir en aide au cerveau épuisé : beaucoup de pages  en huit ou neuf ans, peut-être plus je ne sais plus (je recommencerai le compte lorsque Over-blog me souhaitera l'anniversaire de mon blog, je saurai alors en toute certitude où nous en serons vous et moi, mes belins-belines). Je jugerais  de mauvais goùt de vous inciter jovialement à m'accompagner jusqu'à la 3.000ème, elle m'impressionne quand je la réinstalle à sa due place, échéance lointaine à laquelle je ne saurais garantir ma participation allègre. Je me rappelle que je considérais déjà le chiffre de 2.500 comme très aléatoire, eh!bien voyez, nous l'avons largement dépassé. Pourquoi ne pas espérer qu'avec un peu de chance je puisse cahin caha continuer à  bavarder   avec vous? J'aimerais mieux, comme dans les premiers temps de la vitesse de croisière, discuter avec vous écriture, théâtre, grammaire, littératures fussent-elles étrangères (donc dans le grand danger de vous voir suivre en claudiquant sans tirer le vrai profit de mes commentaires faute d'avoir eu recours aux mêmes textes). Mais on se forme en se formant, d'où des modulations imprévues sur le principe de base.. Qui  demeure une aimable promenade entre gens de bonne compagnie. Viendrez-vous encore un peu avec moi si je persiste à vous régaler de mes délicieux gazouillis?

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7 juin 2018 4 07 /06 /juin /2018 08:40

         La Bourgogne est devenue orpheline de sa première maison d'édition : L'Armançon a dû mettre la clé sous la porte après avoir lutté héroïquement pendant des mois et même des années. Trente ans de beau travail, près de 400 titres notables à son catalogue, des sujets toujours intéressants, une impression et une mise en page élégantes, une orthographe très surveillée, cela faisait beaucoup de qualités et tout le monde le reconnaissait. Mais comment lutter contre la désaffection du livre qui sévit dans les librairies? Faut-il rendre responsable la disparition de la fonction essentielle du libraire, à savoir le conseil avisé de tel ou tel titre au cours d'un éventuel contact avec le client pour parler littérature? Il faut bien voir que les rares grandes librairies de l'Hexagone qui continuent, sinon à drainer les foules, du moins à attirer un lectorat fidèle et exigeant, sont celles, avec ici et là quelques petites boutiques indépendantes au tenancier plein de ferveur et d'énergie, où l'amour du livre et de la lecture se nourrit de ces contacts fonctionnels si humains. Or cette pratique se fait de plus en plus rare et les librairies ferment les unes après les autres. Quant aux maisons d'édition,  si elles ont la malchance de ne pas trouver de repreneur qui les implanterait au coeur d'une activité plus vaste, elles ne peuvent que sombrer, au risque d'entraîner dans la noyade les titres réussis, les noms d'auteurs qui ont connu le succès et les beaux souvenirs d'une collaboration enthousiaste de longues années  Telle la disparition d'un pan d'histoire quand s'éteint une mémoire d'ancêtre, une maison d'édition qui cesse de vivre sonne le glas d'un grand morceau de culture. J'enrage que  l'ingéniosité et la vigueur de la Française des Jeux ou les consternants programmes de variétés de certaines chaînes puissent prétendre  relever de cette même catégorie culturelle.

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6 juin 2018 3 06 /06 /juin /2018 11:42

         Nos gouvernants prenant quand même conscience que la capitale concentre toutes les attentions tandis que la province, même dans les grandes villes, n'a que le poids ou l'intérêt en général réservés à la campagne profonde, ont décidé de visiter ce qu'ils appellent la banlieue plus vaste, histoire de nous faire croire qu'après tout la cambrousse n'est pas si éloignée de leur coeur. On  ne nous précise pas si le déplacement se fera en avion spécial (pas forcément loué à une compagnie étrangère de luxe, bien qu'avec M. Philippe il y ait des précédents, mais plus confortablement qu'en avion militaire), toutefois il y a d'Austerlitz à Toulouse un TGV en général vide qui hébergerait volontiers tout ce monde - d'autant que la SNCF leur ferait un prix, tout heureuse qu'elle est que l'Etat se charge d'une grosse partie de sa dette qu'en fin de compte rembourseront les contribuables. Voilà donc toute notre élite pensante en déplacement dans le sud : le mercredi destiné au conseil des ministres aura peut-être davantage une allure de pique-nique offert par  l'entreprise, et sur place il y aura sans doute des discours, des drapeaux, des vins d'honneur, des visites de caves (beau travail que de découvrir de petits crus que le gouvernement va sortir de l'ombre). Je doute fort que l'appareil ministériel fonctionne à plein  rendement, lui qu'on  a extrait de ses pantoufles et de ses routines dignes du Père Soupe, et j'ignore s'il y avait au programme quelques consultations de protestataires bien documentés et préparés pour la défense indignée de leurs intérêts : peu importe, puisqu'on leur dira chaleureusement qu'on va s'occuper d'eux et que dans leur dos on va signer  contre eux une ordonnance exécutoire.

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5 juin 2018 2 05 /06 /juin /2018 15:42

         Qu'ils s'intitulent Face à Face, ou Duels, ou Avis contraire, ou Débats - j'en passe que je n'ai pas seulement regardés - les plateaux de télé qui tiennent absolument à prouver que l'Hexagone est le pays de la noble et libre discussion fonctionnent tous de la même manière : l'invité de la défense est seul pour défendre son point de vue, les autres ont leur petit couplet tout prêt et s'arrangent,  à propos ou non, pour l'insérer dans un tour de parole ou un autre. D'ailleurs, dès que le sujet touche à Israël de près ou de loin, les couplets sur l'antisémitisme sont chantés en choeur et il est difficile de revenir au sujet strict de l'entretien. Un exemple parfait en était donné ce matin sur LCI où le pesant compagnonnage Julien-Roseline me donne des hauts-le-coeur. Incident minime au départ : dans un supermarché, des consommateurs ont fait déplacer des dattes d'Israël installées au rayon officiellement affiché "Ramadan". Je ne fais pas le ramadan, mais si j'étais musulmane je n'apprécierais pas qu'on me propose pendant cette période des produits hébreux (même en laissant de côté le problème annexe - et pourtant grave - d'une provenance probablement palestinienne de ces dattes). Il s'agissait de supprimer une disposition mal venue  qui, sans doute en toute ignorance du magasin, pouvait avoir l'air d'une provocation. Personne n'a rien brisé, ni démoli, ni même interdit : il fallait seulement ôter un produit israélien brandi à un rayon spécifiquement conçu pour musulmans. Eh bien il fallait voir le schéma de la discussion! Sur la scandaleuse interdiction d'acheter et de manger ce qu'on  veut, sur l'instrumentalisation de la religion pour semer des troubles, sur l'antisémitisme rampant que la vertueuse indignation bourgeoise dénonçait  avec la ferveur de la LICRA... Bref, comme en même temps - et ailleurs - des végaliens avaient démoli un, étal de boucherie pour interdire de manger de la viande, le défendeur des premiers consommateurs a eu toutes les peines du monde (attaqué de toutes parts qu'il était) à faire revenir la discussion sur ce qu'elle était au départ, un  incident sans la moindre violence.

Il avait au passage précisé qu'il était musulman et pro-palestinien : comment le reste du plateau pouvait-il le créditer d'intelligence, d'objectivité, de largeur d'esprit? Il était pourtant tout cela, je vous assure..

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4 juin 2018 1 04 /06 /juin /2018 12:56

         En vérité il y a pléthore de sujets chagrinants, en Hexagone comme sur la planète, mais, mes belins-belines, je voudrais vous faire un peu de pédagogie ce matin. C'est à propos des documentaires de la Sept, dont les sujets sont toujours tentants et dont le spectacle est souvent si pénible. Les Britanniques sont depuis le début de la production les maîtres du documentaire, auquel de grands noms sont rattachés. La dévolution du lundi soir à l'évocation des civilisations disparues ou anciennes sur Arte est fort louable, c'est même une tentation sûre pour la fidélisation au genre et donc à la chaîne.. Mais, bou diou, que le schéma documentaire adopté ici est maladroit! Les fausses tranches de vérité en peplum, toge ou armure frisent le ridicule tant elles sont empruntées et mal venues, et le saucissonnage du programme en maintes interventions de spécialistes étrangers qui disent parfois la même chose (et pas forcément des choses intéressantes),  outre que la traduction orale s'effectue non par des sous-titres mais bien en même temps que le commentaire d'origine (d'où amalgame confus la plupart du temps)  ne facilite pas l'adoption de l'idée par le cerveau de l'auditeur; Le regroupement géographique ou historique voire artistique est fort judicieux, mais on est rarement satisfait de la réalisation. Quant aux évocations de la faune du jurassique, avec son chiffrage en millénaires asséné avec force et ses créatures en faux réel,  elles rappellent davantage les dessins animés auxquels on ne peut ajouter foi que les sublimes reconstitutions du début de King Kong, dont la vérité vous empoignait malgré les moyens dits "artisanaux" dont les réalisateurs disposaient à l'époque. Dans ce domaine archéologique, les savants ont certes fait de merveilleuses découvertes,  mais je doute que ce type de documentaire pourtant si élaboré emporte l'adhésion.

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2 juin 2018 6 02 /06 /juin /2018 11:06

         On sonne. Je regarde le portillon : un couple disparate, elle vieille et trépignant sur place, lui plus jeune et l'air égaré. "Si c'est de la religion que vous vendez, passez votre chemin, on a tout ce qu'il faut ici" - Les trépignements s'accentuent. " Vous ne me reconnaissez pas? Vous m'avez donné des roses l'an dernier".J'y suis. Je me saisis de mon sécateur et sors par le portillon. "Bien sûr bien sûr, je vous reconnais. Je vous donne toutes celles qui dépasser la grille". Je coupe cinq belles roses épanouies. "Je voudrais aussi ces deux boutons, là, vous voyez? C'est pour un vieux monsieur pensionnaire avec moi à la Providence qui a un cancer et ça lui ferait plaisir". Je ne suis pas dupe mais je coupe deux beaux rameaux pourvus chacun d'une rose en bouton. "C"'est cette dame si gentille, Victor, dont je te parle si souvent. Dieu la bénisse: C'est mon grand fils, Madame". Je serre une main moite, une voix murmure "Dieu vous garde et vous bénisse, Madame:" Ils ne vendent pas leur religion, ces deux-là ; ils la donnent. "Je vous apporterai une médaille de la Sainte Vierge, j'oublierai pas. Une comme celle-là, voyez". Elle extrait de son corsage trois ou quatre chaînes enchevêtrées au bout desquelles pendent une petite croix en émail, une médaille ronde avec un ange et une autre qui a l'air d'être en aluminium où je distingue une forme féminine entourée d'étoiles. "Je peux même vous la rapporter ce soir, si on se presse un peu hein Victor? C'est que c'est le jour de Sainte Jeanne d'Arc; c'est la patronne de la France, vous savez". Je remercie en hâte et précise que je peux attendre l'an prochain pour recevoir l'objet béni. "L'an prochain! Mais bien sûr, je reviendrai pour les roses;Tu vois comme elle est gentille, cette dame!Je vous ajouterai dans mes prières". Je prétexte que j'ai laissé du feu sous ma soupe et que ça va déborder. " Que Dieu bénisse votre soupe, chère Dame! Et qu'il bénisse votre soirée! Viens, Victor, dis au revoir à cette gentille dame". Une voix docile s'élève du dénommé Victor. "Que Dieu vous garde et vous bénisse! Et qu'il bénisse votre soirée!". Je referme mon portillon et disparais en vitesse. Ils partent lentement en traînant les pieds. Me voilà pour la soirée préservée des moustiques et des coups de tonnerre.

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