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21 août 2017 1 21 /08 /août /2017 08:22

         Si j'en crois les catalogues qui annoncent tous un automne et un hiver douillets et colorés, je ne sais pas trop à quoi nous ressemblerons dans les mois à venir. C'est à mes belines que je m'adresse, mes belins n'étant pas assujettis comme nous aux diktate de la mode. Mes feuilletages éperdus m'ont ramenée à ce qui se faisait dans les années 85, où il me semblait que les couturiers avaient fait une fixette pour le vomi. On retrouve les bordeaux déglutis, les violines vinasse, les vieux rouges déteints, avec les anthracites ternes, les gris fer miteux, les bleu canard faisandé,  les rose pourriture pour égayer le tout. L'utilisation abusive (mais appelée "design" ) de grandes figures géométriques aux teintes crues plaquées n'importe comment sur des verts sapin poussiéreux ou des jaunes pisseux (le tout créant un choc,  carrément, sur une robe ou une jupe longue) paraît se généraliser. Que les voiles légers aux nuances délicieuses du printemps et de l'été aient pu soudain faire place à ces modèles de fagotage si opaques, si lourds, si désolants, voilà qui me passe. Aussi bien ne suis-je pas spécialiste de mode ni pour moi ni pour les autres : peut-être ai-je simplement négligé de nettoyer mes lunettes, avec, en plus, une vision de mauvaise humeur,  pour feuilleter mes catalogues.

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19 août 2017 6 19 /08 /août /2017 18:11

         Je me  disais, en voyant à Barcelone la chaîne humaine que construisaient   dans la concentration du chagrin les gens jeunes et vieux venus témoigner leur solidarité et s'enlaçant par les bras grands ouverts qui se croisaient dans le dos (justement parce que je voyais ces dos accolés, un peu penchés autour de la masse des fleurs et bougies qui remplaçait les victimes à l'endroit même où elles étaient tombées) - oui, je me demandais ce que devaient penser les commanditaires de l'attentat,   en voyant cette soudure des humains avec ces dos  qu'on tournait avec mépris à la rage démente des terroristes. Car même si l'attitude "Ils ne nous effraieront pas!" est pour quelque temps sincère, profondément vécue dans l'émotion générale qui se nourrit d'elle-même et des larmes du voisin, même si les proclamations individuelles ou solennellement officielles répondent avec dignité à la violence en brandissant fermeté et résilience, on sait bien que la dissociation génératrice d'oubli et d'indifférence va ensuite gagner de proche en proche, laissant chacun dépouillé et fragile en face de la menace. Qu'en conclure si on est un affidé de Daech ou d'Al-Qaida? L'exécutant taré, aveugle, drogué et idiot n'en pense rien, mais au niveau supérieur? Les cerveaux du mal ne peuvent-ils voir qu'ils auront du mal à réduire le monde entier qui les vomit?

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18 août 2017 5 18 /08 /août /2017 10:43

         Rien à dire sur M. Macron - ni sur quoi ou qui que ce soit d'ailleurs ^puisqu'à lui tout seul il résume tout - tant que ses vacances ne seront pas terminées, et il a encore tout un week-end devant lui. C'est à partir de lundi qu'on pourra retrouver de la matière à blablabla, et les commentateurs politiques vont pouvoir pousser un gros soupir, condamnés qu'ils étaient par cette absence de sujet valable à raconter des petites choses sur la rentrée en force de sa maman (l'article d'Elle faisant fonction de palier coupant le silence, la première dame, même sans fonction attitrée, a quand même un profil que les broderies et festons ont fini par rendre intéressant). Mais lundi alors tout va reprendre,  et ça risque d'être bruyant. Tout ce que M. Macron a repoussé jusqu'à présent soit de régler soit même de mentionner, exactement comme on repousse les balayures sous le tapis, va se présenter à l'appel, et ça en fait, des choses!  Sur fond d'adhésion  bien ébranlée (même que la morale prévue naguère comme emblème du gou- vernement s'est rapetissée jusqu'à n'être qu'un chichement piètre accord de confiance) les questions qui vont se poser auront tout de la protestation, peut-être même de la menace. On va sans doute pouvoir assister à un mano a mano des plus sérieux : si tous les gens qui n'ont pas voulu voter Macron pour une raison oui pour une autre,(les deux tiers de la population,, en somme) se mettent debout la jour et la nuit pour lui crier sous les fenêtres, je me demande si on n'en serait pas plus ou moins revenu au statu quo que M. Macron voulait si violemment chambouler.

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17 août 2017 4 17 /08 /août /2017 13:12

         Rien ne m'énerve autant que de préparer un blog à l'avance, parce que j'ai eu une idée de génie que je n'ai pas voulu laisser échapper (c'est à votre profit, mes belins-belines, que je la recueille et la développe, vous le savez), donc d'être tranquille sur le déroulement de mon planning - et puis, le moment venu de sa dispersion de par le monde, voilà que mon texte a disparu. J'en retrouve des traces, preuve que je n'ai pas rêvé : le titre reste visible ici et là, mais en enveloppe vide, le texte évaporé inutilisable. C'est ainsi que j'avais préparé un commentaire sur La Monche, un film de Cronenberg démarré sur une belle idée (un savant qui à trois ans en tricycle avait déjà le mal des transports a trouvé le moyen de téléporter les gens : vous entrez dans une cabine de son invention, vos molécules se décomposent en une seconde et se recomposent aussi vite dans une deuxième cabine. Dans son atelier elles sont à quelques mètres l'une de l'autre, mais généralisée  l'invention vous évitera tout malaise en vous téléportant : :quelques secondes entre Paris et Singapour, ou New York et Tokyo, l'abolition de l'espace et du temps... Le malheur veut qu'une mouche se trouve dans la cabine où le savant entre pour son test définitif, et les molécules se mélangent au cours de la recomposition...La belle idée du combat entre les deux espèces pour la puissance est gâchée par la tentation de l'horreur, à laquelle Cronenberg ne sait pas résister : la transformation progressive de l'humain en monstre       répugnant dont les chairs purulentes qui tombent en lambeaux ont tout pour faire vomir (ce qu'il fallait à tout prix supprimer parmi les calamités de l'homme) ne mène qu'à une mort grand-guignolesque dont on se détourne avec dégoût. Pourquoi la tentation de l'horreur est-elle si forte sur les réalisateurs? Croient-ils vraiment que tout thème fantastique séduisant doive fatalement aboutir à une monstruosité repoussante? Je pense avec nostalgie au fantastique de Truly madly deeply d'Anthony Minghella ... A-t-on perdu la recette de la délicatesse et de la poésie depuis 1990?

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16 août 2017 3 16 /08 /août /2017 10:50

         Monsieur Macron a emmené sa grand-mère - pardon! sa maman - en vacances. Elle avait rêvé d'un petit job élégant, sans responsabilité, bien desservi par un docile état-major, avec personnel à la botte et mille occasions de briller dans des réceptions à organiser à volonté, et le bon peuple n'a pas voulu lui faire ce petit plaisir, qu'elle guignait cependant depuis quelques mois pleins de fièvre. Aussi a-t-il voulu la consoler : c'est un tendre, Monsieur Macron, avec elle en tout cas - pas avec l'armée, pas avec les salariés, pas avec ce qui n'est pas lui ou ses tout proches, mais un tendre avec elle, d'ailleurs ils ne perdent pas une occasion de le montrer, ils se tiennent par la main, quand elle se trouve près de lui à portée elle garde la main gauche tendue pour qu'il la prenne si le coeur lui en dit, je les ai même vus s'embrasser en public, un peu à la dérobée, certes, et tout juste avant la grande consécration, mais il est patent que ces deux-là déplacent un biotope de passion avec eux. Donc il a voulu lui payer des belles  vacances pour la consoler, et aussi la récompenser parce que pendant des semaines et des semaines elle avait parfaitement joué son rôle de conseillère compétente et subtile, lui n'avait qu'à suivre. Donc il lui a trouvé un château dans le midi (y est-il accueilli comme chef des armées, gratis pro Deo? Paye-t-il leur pension (vous vous rappelez que Chirac ne s'en souciait pas, lui?. alors ?)? Jouit-il de tarifs préférentiels bons à relancer la croissance? On n'en saura rien, mais on sait tout de même que leur piscine est somptueuse, cachée aux regards, entourée de végétation luxuriante. J'espère que la mémé est contente, les vieillards ne sont pas toujours faciles à satisfaire.

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14 août 2017 1 14 /08 /août /2017 10:49

            Mea Culpa immédiat N°2565 : ligne 4, lire "représentent" et non "représentant".

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14 août 2017 1 14 /08 /août /2017 10:41

         Il est certain que les pubs qui sur certaines chaînes pauvres sandwichent la diffusion de vos films (d'ailleurs sur les autres privilégiées les regroupements commerciaux, six minutes jamais plus mais selon des rythmes volontiers répétitifs, sont tout aussi exaspérants) représentant dans l'économie du spectacle télévisé une portion financière qui va croissant : on pourrait faire des études de style, d'images, de mouvements, de thèmes, et tout aussi bien du niveau mental de l'audience de telle chaîne comparée à ses voisines. Pour moi qui navigue volontiers sur le petit écran, et à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, il y a toujours quelque enseignement à glaner, en particulier sur le plan sociologique. Autant par exemple le choix des voitures de luxe  est nourri (donc pesant et sans intérêt mais sans doute de fructueux rapport) sur les chaînes distinguées, autant les chaînes considérées comme populaires ont droit à un autre étalage de marchandises. Sur 13ème rue on vous présente avec insistance les protections contre l'incontinence, avec démonstration à l'appui (un demi-verre renversé sur une bande est tellement bien absorbé que la bande reste sèche) ou les culottes pour incontinence impossibles à deviner, et c'est une belle femme élégante qui vous bonimente tout ça avec pragmatisme,  autant M. Macron avec la loi Travail)  Il y a même, démontrés avec insistance en représentations oniriques, les préservatifs qui causent des orgasmes "renversants" (je cite) - une marque unique  mais deux clips pour pouvoir atteindre plus large. Et l'étincelle lubrique dans l'oeil du beau garçon de la démonstration - avant et après - à elle toute seule vaut le détour.

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12 août 2017 6 12 /08 /août /2017 16:37

Mirlitonade d'Eté

 

 

Ne serait-il pas temps d'une mirlitonade?

Il me semble n'avoir pas perçu de longtemps

Le signe avant-coureur de cette marmelade

De mes fonctions d'en haut qui, par contre-courant,

            Déclenche automatiquement

De mes fantaisies rimailleuses l'escalade...

 

Ce phénomène qui m'est propre, j'imagine,

('Et que déjà je crois vous avoir exposé;

            Oui mes belins, oui mes belines)

Consiste à n'avoir plus comme capacité

Que l'exercice de mes doigts sur ma machine,

Une fois le courant neuronal arrêté.

 

De proche en proche le cerveau perd sa lumière,

S'assombrit,  ralentit, s'installe pour dormir.

Fatigue? Ou bien retour à la flemme première

Par contagion de voir tout le monde partir

Pour gagner l'ombre des retraites bocagères

Ou, sur les plages atlantiques, s'assoupir?

 

Bon. Tout le monde dort. Pourquoi pas ma cervelle?

Il reste dans mes doigts tous ces fourmillements

A la pratique du contact toujours fidèles

Qui  prennent le relais pour votre amusement.

Point de philosophie, juste une ritournelle

Qui se mette à rimer avec acharnement.

 

C'est pourquoi aujourd'hui, avant que ne décline

La lueur du soleil au ras de l'horizon;

Je vous salue de mon humeur alexandrine

En vous offrant ce petit air de mirliton :

Il vous fera du moins danser la capucine

Plus gaiement que ne le fera Monsieur Macron.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   

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11 août 2017 5 11 /08 /août /2017 10:38

            Neuf degrés ce matin : c'est nous qui remportons le pompon. Neuf degrés un matin d'août... Moi je ne m'en plains pas trop, du moment que le soleil ne calcine pas tout en m'obligeant à vivre dans les ténèbres et à suffoquer dans les transpirations. Mais je pense à tous ces pauvres vacanciers qui ont vu avec impatience  leurs congénères se rôtir  (quelquefois même d'un peu trop près,  du style Borne-les-Mimosas par exemple) et qui, une fois libérés du joug professionnel, ont droit à la parka sur les plages de Bretagne et à la pluie, voire l'orage, sur les toiles de leurs campements. Même la foudre s'en est mêlée la semaine dernière, allant se chercher des victimes dans les zones non prévues et se gardant bien d'arroser les régions desséchées à mort sur lesquelles les dames de la météo annoncent toujours en vain  des averses : devrai-je donc pour la troisième fois consécutive me passer des fleurs de mes lilas en avril parce qu'ils n'ont pas assez eu d'eau pendant trois étés torrides? Entre les saisons hostiles aux plantes et les caprices des plantes elles-mêmes ("ah du végétal, Dame, ça fait ce que ça veut!" dit mon jardinier avec une philosophie que je suis bien obligée de partager), il n'y aura guère que les bulbes à planter en automne sur lesquels compter pour avoir de la couleur dans le jardin au printemps.

 

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10 août 2017 4 10 /08 /août /2017 15:44

         Imaginez que, plus ou moins plein aux as, vous décidiez de léguer tout ou partie de votre fortune aux héritiers de votre choix (laissons de côté le cas de figure où il y ait descendance directe voire un peu lointaine, pour lequel en toute  bonne logique la dévolution des biens se fera selon les voies naturelles). S'il s'agit de meubles ou de peintures, vous en faites une liste avec le destinataire mentionné en face de chacun, ça se fait sous l'autorité d'un notaire et c'est pratiquement aussi simple que s'il s'agit d'espèces sonnantes et trébuchantes, lesquelles de nos jours ne trébuchent et ne sonnent plus puisque tout se réduit à un nombre de lignes plus ou moins impressionnant sur un papier à dater et signer dans les formes. Rien de plus simple, donc. Le plus lourd, le plus accablant de toute l'affaire en reviendra à vos successeurs : je veux dire les tonnes de papiers journaux brimborions vaisselle vêtements dont seront pleins vos tiroirs vos armoires vos penderies,; sans compter les meubles simplement utiles dont seuls Emmaüs ou un habile videur de grenier pourront venir à bout. Vous avez toujours, certes, et de plus en plus en prenant de l'âge, été conscient que ce serait un épouvantable fardeau à laisser à vos proches, et vous vous êtes bien gardé d'y mettre la main avant de partir. Pour chaque famille il y a donc un problème. Mais imaginez le cas où, au lieu de faire intervenir un bulldozer d'appartement avec tracto-pelleteuse pour évacuer des détritus accumulés sous la poussière depuis des lustres, on soit obligé de par la nature des déchets d'employer des loupes pour la relecture (car on partira du principe qu'il y a beaucoup de choses à conserver dans ce gigantesque fatras et qu'il faut tout trier, donc relire voire évaluer avant de jeter aux chiens) :  autrement dit, au lieu d'y aller dans l'intention d'avoir l'effet d'un wagon de cheddite ou de mélinite en ne gardant que les quatre murs, il vous faut camper sur place pendant au moins une semaine avec une bande de feuilleteurs entraînés à la lecture tueuse chez les grands éditeurs. Je crains bien, hélas, que cela ne doive se passer de la sorte lorsque je serai allée vérifier si mes ancêtres m'attendent aux Champs Elysées de l'au-delà.

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