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3 juin 2017 6 03 /06 /juin /2017 00:34

J'avais pourtant bien dit qu'il fallait faire en sorte

Qu'au cas où le besoin s'en  ferait ressentir

- cerveau vidé, tonus zéro, mémoire morte -

Je  puisse disposer d'un truc prêt-à-brandir.

 

Pas à brandir bien haut comme un  fanal de gloire,

Comme un trophée d'argent conquis dans les sueurs

Sur un terrain de foot tel un champ de victoire

Où les exploits sont accueillis par des clameurs.

 

Je sais où je me dois de me tenir. Si même

Je brandissais trop haut ce fier succédané

Il y aurait quelqu'un - et pas quelqu'un qui m'aime -

Qui me ferait avec vigueur baisser le nez.

 

Mais non, je n'ambitionne point, non, sur ma vie,

De porter le drapeau que chacun suit de l'oeil

Dans le fier défilé où depuis Olympie

La crème des champions parade avec orgueil

 

Tout simplement je voudrais être bien certaine

Que quand je manque à mes devoirs du quotidien,

Que ce soit pour débilité pure ou migraine,

Un petit quelque chose  assure notre lien.

 

Cela devrait être tout prêt, dans mon armoire,

Bien rangé et facile à trouver à tout coup :

Si besoin, pour pallier les trous de ma mémoire,

On va chercher le truc tout prêt... Qu'en dites-vous?

 

C'est là la théorie. Car ce dont je vous prive

C'est l'aliment de choix de mes méditations,

Tandis que ma mirlitonnade, même vive,

Remplit fort mal son rôle en votre éducation.

 

Mais je ne sais vraiment pas pourquoi je compare

Mes blogs au ton sérieux et mes turlututus,

Puisqu'au seuil d'une défection qui se prépare,

Je cherche mon papier - bou diou! je l'ai perdu!

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1 juin 2017 4 01 /06 /juin /2017 09:17

         Moi, ce que j'aime dans la droite ce sont ses accommodements avec la morale. De même que le pouvoir politique lui est dévolu de droit et par nature - à tel point que si par malheur la gauche est portée au pouvoir cela ressemble à un crime, à une espèce de sacrilège - , de même la vertu lui appartient - à tel point qu'elle n'est pas obligée du tout de la pratiquer pour en être détentrice et la refuser aux autres. Le cas Fillon nous a beaucoup instruits et divertis : l'homme  a commis une lourde faute, donc il nie d'abord, puis,  quand il lui devient difficile de nier, il feint de faire de sa faute une broutille que sa fonction sociale l'autorise à négliger comme on efface une opération fausse au tableau noir. Et il continue à se réclamer de la vertu tout en se parjurant à la face du monde. Gênés, les aspirants au pouvoir jurent eux aussi à la face du monde leur attachement à la vertu et leur haine des malhonnêtetés. Pécaïre! dirait la chèvre de M.Seguin, la confiance mise au coeur du peuple comme un baume et une promesse ne dure pas quinze jours. Y sont pas blancs comme neige, les nouveaux! Eux aussi, Y z' ont des casseroles qui leur pendent au derrière, tout bien installés dans leurs ministères qu'ils ont réussi à être. On compte donc sur M. Macron pour renvoyer ces nouveaux fautifs, mais M. Macron, qui a confié à M. Bayrou le Censeur des moeurs l'application de la charte de moralisation des gouvernants, a juste trouvé le moyen de dire qu'on jugera la culpabilité au résultat des élections (dangereuse forfanterie, M. Macron !) et son porte-parole à l'instant même croit claquer le beignet à une journaliste qui s'enquiert des mesures de nettoyage auxquelles le patron va devoir se résoudre en lui disant d"'un ton sec qu'elle devrait s'occuper de ses affaires et laisser la justice suivre son cours - autant dire que le patron ne va rien faire... Moi qui aime bien voir monter les mayonnaises, je pense que le corps de la presse tout entier doit déjà ébouriffer ses plumes...

 

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31 mai 2017 3 31 /05 /mai /2017 08:25

         J'ai eu longtemps, accrochée au-dessus de mon bureau, une photo qu'une amie russe m'avait envoyée, à dessein je pense, en silencieux appui. Une vue superbe et désolée dans une luminosité morne de novembre, une vue rasante d'un champ immense fraîchement labouré et dont les sillons semblaient avec obstination monter à l'assaut du ciel. Je traversais alors une période difficile et chaque coup d'oeil sur ces sillons emblématiques me rappelait qu'il fallait continuer, aller au bout, aller jusqu'au bout. Je ne peux pas garantir que le simple coup d'oeil suffisait à me ragaillardir, à me faire me redresser, à me redonner du tonus et l'envie d'en découdre. Du moins  la carte remplissait-elle la fonction de pense-bête magique, me rappelant - si jamais j'avais perdu de vue l'objectif qu'elle et moi avions en commun - qu'il ne s'agissait pas de fléchir, de s'arrêter, de baisser les bras. Oui, j'ai continué, j'ai trouvé le courage de continuer, et croyez-moi ce n'était guère aisé ni agréable - pas même encourageant, car l'intérêt de chaque pas pour retourner la glèbe avant le pas suivant, sans borne pour marquer l'avance, sans lumière pour se guider d'après les ombres, sans doute aussi avec le froid pénétrant l'os et glaçant les jointures, se trouvait dépourvu de toute incitation à la joie ou même à l'énergie. On en vient à bout tout de même, vous savez. Oui, on en vient à bout.

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30 mai 2017 2 30 /05 /mai /2017 09:32

         Je viens de retrouver un blog dans lequel je me réjouissais d'apprendre que l'année à venir serait dédiée à la Palestine. Ainsi ce devait être comme un souffle d'air frais apportant à une terre qui souffre un peu d'espoir et de répit. C'était une bien tardive reconnaissance, et bien timide, et bien théorique : la vraie reconnaissance serait de la reconnaître comme Etat, au même titre que le terrible etat qui la jouxte depuis plus de soixante ans d'effroyable voisinage. Je ne peux rien changer aux termes employés alors. C'est un lent processus qui s'est mis en branle péniblement, avec  tant de barrages qu'on pourrait croire vouées à l'inutilité absolue les tentatives des gens de bonne volonté de donner à ce pays martyr un peu d'air à respirer. Au bout de plusieurs décennies l'opinion, fût-elle indifférente, et surtout passive, voire veule, semble tout de même avoir perçu qu'un pays qui résistait à l'oppression depuis plus de soixante ans, sans arrêt rongé sur ses territoires,  humilié de toute manière, vivant dans des camps puisqu' expulsé hors de ses terres et ainsi réduit au chômage et à la misère, méritait sans doute d'être reconnu comme une nation dans ses droits et avantages. D'autant que ces droits et avantages lui étaient illégalement, indûment, impunément soustraits par la haine raciale et une inacceptable arrogance à la face du monde. Depuis ce timide geste de l'ONU, toujours assez peureuse pour ne pas affirmer son autorité lorsqu'il le faudrait, rien n'a vraiment changé, si ce n'est pour empirer puisque les colonies israéliennes s'installent partout, appuyées par l'armée et la violence, démolissant les habitations pour reconstruire à la place, détruisant les récoltes, entravant les cultures, rêvant ouvertement d'une dépossession totale du sol pour imposer les moeurs hébraïques à une civilisation arabe   qu'ils haïssent. Quand la planète spectatrice et indifférente va-t-elle prendre conscience que le pays tortionnaire devrait avoir enfin des comptes à rendre?

 

                                  

 

 

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29 mai 2017 1 29 /05 /mai /2017 09:07

         Est-ce qu'en prenant de l'âge on voit diminuer inéluctablement le nombre des occasions possibles de récidive (on compte malgré soi, voyez-vous, et le futur apparaît encore plus dangereusement flou qu'il n'est jamais apparu dans le passé lorsqu'on tentait de supputer l'avenir)? Toujours est-il  qu'aux moments d'émotion ou de lyrisme où on se sent vivre à plein régime dans l'amitié ou la tendresse vous point comme un éclair la pensée que vous avez eu beaucoup de chance de pouvoir connaître ce partage de joie et d'élan, que c'est peut-être la dernière cerise de votre dernier gâteau et qu'il faut en pérenniser le souvenir parce qu'il ne se représentera plus dans cette intensité et cette lumière.  Alors vous ne craignez plus de ^paraître ridiculement émotif, vous ne réfrénez plus la pulsion de votre émotion, vous laissez la bride sur le cou à vos effusions afin qu'elles galopent en liberté - même si ce n'est pas le spectacle qu'on admet au niveau des cercles mondains qui aiment tant reprendre à leur compte les attitudes coincées de la distinction victorienne, lesquelles en leur temps nous paraissaient absolument inénarrables. Encore maintenant on enseigne aux petits Anglais qu'un garçon ne doit pleurer sous aucun prétexte - et cependant la rigidité du principe fléchit à notre époque où la libération des moeurs s'accompagne de l'abandon du carcan de ces principes d'un autre âge. Oui, on pleure sans honte et sans retenue de nos jours, les larmes se montrent volontiers au contraire,  et les échanges de tendresse trouvent ^pour s'exprimer, en plus des gestes qui se veulent parlants, irrépressibles, portant la proximité à son plus intense, des mots d'amour que la passion ne récuserait pas.

 

 

 

 

 

 

 

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27 mai 2017 6 27 /05 /mai /2017 15:29

         Le samedi matin, je crois que tout le monde dans mon quartier prend ses aises avec le temps. Pourquoi se bousculer, puisque ni le bureau ni la classe ne vous attendent? On traîne un peu au lit, même si le soleil est déjà brutal au dehors. On traîne sur le café au lait, ce n'est pas le matin des croissants à aller chercher en vitesse (on réserve ça pour le dimanche) mais on traîne sur les biscottes, le beurre et les confitures de confortable manière. Puis on procède, mollement peut-être (en tous cas de ma part, car je  m'accommode fort bien du désordre autour de moi) à redonner au logis une allure sage et raisonnable, même si on sait que chacun va dès que possible affirmer son droit au repos en laissant en l'état les choses utilisées, un livre, un vêtement, un fauteuil, des pantoufles. Si d'ailleurs l'après-midi signifie télé sportive, avec participation au sport purement vocale exprimée depuis le fond d'un fauteuil où on s'affale, on tourne le dos au reste du living et, donc, si on a semé un peu de désordre c'est véniel. Le samedi, je vous dis... Et pour ma part, je corse la routine par une friandise inattendue. Depuis l'arrivée de nouveaux voisins, le jeune père est chargé du ménage dans la chambre des enfants - il ouvre large sa fenêtre et secoue les draps presque comme dans un ballet on joue avec des écharpes ou des voiles :  le premier jour où ce grand geste blanc a capté mon regard (au moment où je prenais de l'eau pour mon thé) j'ai fait en réponse de grands gestes de bras aussi cordiaux que possible. Eh bien imaginez-vous que chaque samedi, sans le vouloir (mais nous avons l'un et l'autre une servitude à la pendule qui permet cet échange) nous nous saluons avec gaieté  d'une fenêtre à l'autre. Même quand il pleut, ces salutations muettes mettent un rayon de soleil dans votre matinée.

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26 mai 2017 5 26 /05 /mai /2017 09:16

         Il n'est nul besoin d'être étoilé ni mentionné et invité à la télévision pour offrir dans son restaurant une gastronomie délectable. A côté des grands noms dont on use et abuse dans les conversations, combien de praticiens inspirés de la grande cuisine sont des chefs de grande qualité, auxquels on recourt toujours par tradition familiale de la fidélité reconnaissante...... Je ne veux ici ni citer des références, ni établir des équivalences, voire des comparaisons judicieusement nourries. Je voudrais seulement signaler  qu'en France, sur les menus toujours rédigés avec grâce, il règne la loi du secret. Chaque plat, sous son titre toujours flamboyant, vous suggère comme à regret de quelle précieuse denrée il s'agit. Les termes de croustade, tuile, chiffonnée, essence, effilée, paillasson, croustillant, combien d'autres encore qui situent l'oeuvre du chef au niveau le plus élevé qui soit, conservent leur dose de mystère. Avec la présentation sur l'assiette qui apparaît comme l'incarnation du rébus grâce à ses variations de formes et de couleurs (c'est miraculeux, ce que deviennent deux ou trois cuillerées de salade), on ne devine pas aisément la nature de ce qu'on a choisi. Sans doute cela double-t-il le plaisir gustatif. Je pense aux menus américains (détrompez-vous si vous croyez qu'on ne peut pas, aux USA,  manger excellemment : il faut savoir choisir, c'est tout). Là-bas, gastronomie ou non, les menus vous détaillent honnêtement, scrupuleusement, sans rien omettre (sauf peut-être le sel et le poivre) tout ce qui a contribué à régaler vos papilles : plus de secret cher au Vieux Monde . au moins on sait ce à quoi s'attendre et si l'ensemble des ingrédients peut correspondre au prix affiché...

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24 mai 2017 3 24 /05 /mai /2017 09:17

         Toute cette période des présidentielles, étirée sur tant de mois et si riche en rebondissements, m'avait habituée, en tout cas sur une chaîne se consacrant uniquement aux commentaires de l'actualité politique, à des discussions parfois pointues,  confrontations courtoises de vues, ajustements de visions etc. qui faisaient entendre les voix diverses de la nation. J'ai pu constater hier qu'au contraire, de quelque bord qu'ils puissent être, les appréciateurs de la nouvelle configuration gouvernementale étaient tous d'accord, et ce, dans la tonalité la plus pessimiste du doute, peut-être pas de la méfiance mais en tout cas pas du tout de la confiance. Ah ces moues, ces airs de ne pas vouloir s'engager,  de devoir s'excuser pour faute d'emballement, de choses regonflantes à dire....L'attentat de Manchester, qui assombrit automatiquement notre propre horizon, amène à douter de la préparation, de la compétence, de l'efficacité de nos forces de défense : rien que des impréparés, les rares compétents ayant changé de secteur, les remplacements ayant été faits dans l'optique d'un nouvel équilibre des fonctions ou de leur étiquette et pas forcément en prévision de la réaction adéquate en cas d'urgence. Ce jugement inquiet et dépréciatif, répété d'un commentateur à l'autre, s'adoucissait en fin de partie en termes semblables à ceux qu'on emploie pour encourager un malade à qui on pense être en train de  rendre une toute dernière visite : ce n'est que le début de leurs fonctions, ils vont s'y mettre, ils ne sont pas pires que d'autres, et puis il va bien falloir... On se sent peu rassuré je vous assure, mes belins-bnelines...

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23 mai 2017 2 23 /05 /mai /2017 13:45

         Lorsque le temps est comme il est depuis deux jours, frais, ensoleillé, joyeux, baignant tout le quartier de lumière  dorée, j'ai envie de me rouler dans l"'herbe et de faire des cabrioles. Vous imaginez le tableau si d'un  coup de baguette magique, une mauvaise fée venait m'offrir de réaliser mon souhait : ce serait me condamner à toucher du doigt les plaies de l'âge, à perdre toute la confiance en moi qui demeure encore devant un ensemble à peu près en ordre de marche, à me convaincre d'une présomption ridicule. Que voulez-vous, il y a des acrobaties qu'on devrait savoir inscrire honnêtement dans la liste de ses limites. Je ne sais pas si M. Macron dont on attend tellement (enfin, il y en a aussi beaucoup qui n'en attendent rien de bon) se sent toujours, depuis ses ultimes proclamations tonitruantes, capable des acrobaties dont il nous a dépeint les résultats en long et en large. Ce n'est pas le tout d'avoir "cueilli à droite et cueilli à gauche"en prenant de la vraie droite et de la fausse gauche : tout ça c'est réussi sur le papier, et en principe tout devrait se diriger sans heurt vers la droite comme un seul homme. Mais ne me dites pas que çe ne va jamais coincer. Certes c'est bien joli d'avoir réussi à accrocher Hulot à sa panoplie. Mais dès que Hulot va sortir de sa fonction purement décorative, dés qu'il va vouloir faire de l'"écologie comme on attend de lui qu'il la fasse, ça va grincer, ça va se battre. Six mois, pas plus... a-t-on judicieusement prévu : d'accord, attendons six mois avant de parler de Fessenheim ou de Notre-Dame-des-Landes. Dès la première mention, ça va rompre, ça va rompre... Six mois, oui : dans six mois il sera parti, six mois, peut-être même avant.

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22 mai 2017 1 22 /05 /mai /2017 14:52

 

 

         Je n'avais pas beaucoup apprécié le succès de Marion Cotillard aux Amériques, pour avoir incarné un personnage que les Etatsuniens idolâtrent : je trouvais les dés pipés et le succès trop facile. Je suis souvent revenue de ce jugement sévère en trouvant au contraire à l'actrice, dans des rôles variés, une grande finesse et une grande variété de jeu, en même temps qu'un désamour du maquillage et de la toilette qui prouve le sérieux de son implication dans le rôle. D'autre part, je suis tout à fait consciente des affres qui doivent assaillir et détruire un individu lorsqu'il apprend que son poste va être supprimé et qu'il va pour un temps sans doute interminable se retrouver au chômage. Pour autant, la combinaison des deux axes de méditation - la crainte du chômage et l'intérêt du jeu de la comédienne - ne garantit absolument pas la qualité du film des frères Dardenne. "Deux jours, une nuit" : certes l'idée était fructueuse. Si on garde Cotillard à son poste, cela supprime la prime de 1.000 € attribuée aux collègues par l'entreprise : c'est l'un ou l'autre... d'où l'occasion de montrer les réactions des uns et des autres, sollicités par l'employée sur le fil du rasoir. Est-ce à dire qu'on doive admirer, comme la critique y invite, le traitement monocorde de l'intrigue déroulée pendant le week-end? Une quinzaine de visites à domicile, d'où réveil, lever, absence de déjeuner, marche, sonnette, réactions (variées, mais pas tant que ça) des collègues contactés, départ tête basse pour l'adresse suivante. Pour chacun, la même question : veux-tu m'appuyer donc accepter de perdre ta prime? On peut imaginer les attitudes et les réponses, toujours sur le seuil car faire entrer la collègue quémandeuse serait déjà faiblir... Le dénouement brutal, effectif comme la chute dans une nouvelle bien agencée, s'escamote comme si l'enjeu n'était pas là. Cette répétition des actes, des dires, des regrets demeure très fastidieuse ; pas la moindre ellipse dans ce récit linéaire. C'est à peu près aussi beau que de la littérature minimaliste.

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