J'avais pourtant bien dit qu'il fallait faire en sorte
Qu'au cas où le besoin s'en ferait ressentir
- cerveau vidé, tonus zéro, mémoire morte -
Je puisse disposer d'un truc prêt-à-brandir.
Pas à brandir bien haut comme un fanal de gloire,
Comme un trophée d'argent conquis dans les sueurs
Sur un terrain de foot tel un champ de victoire
Où les exploits sont accueillis par des clameurs.
Je sais où je me dois de me tenir. Si même
Je brandissais trop haut ce fier succédané
Il y aurait quelqu'un - et pas quelqu'un qui m'aime -
Qui me ferait avec vigueur baisser le nez.
Mais non, je n'ambitionne point, non, sur ma vie,
De porter le drapeau que chacun suit de l'oeil
Dans le fier défilé où depuis Olympie
La crème des champions parade avec orgueil
Tout simplement je voudrais être bien certaine
Que quand je manque à mes devoirs du quotidien,
Que ce soit pour débilité pure ou migraine,
Un petit quelque chose assure notre lien.
Cela devrait être tout prêt, dans mon armoire,
Bien rangé et facile à trouver à tout coup :
Si besoin, pour pallier les trous de ma mémoire,
On va chercher le truc tout prêt... Qu'en dites-vous?
C'est là la théorie. Car ce dont je vous prive
C'est l'aliment de choix de mes méditations,
Tandis que ma mirlitonnade, même vive,
Remplit fort mal son rôle en votre éducation.
Mais je ne sais vraiment pas pourquoi je compare
Mes blogs au ton sérieux et mes turlututus,
Puisqu'au seuil d'une défection qui se prépare,
Je cherche mon papier - bou diou! je l'ai perdu!