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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 09:42

         Deux westerns en deux jours…dont une découverte, ce Rio Lobo d’Howard Hawks, le dernier du maître, avec ses grandeurs et ses faiblesses. Un western optimiste, où colonel yankee et capitaine sudiste sont avant même le dernier jour de la guerre copains comme cochons, où les shérifs pourris et les bandits sont annihilés, où les femmes s’en tirent avec les honneurs dans les affrontements. Où même John Wayne, dont tout au long du film l’indomptable donzelle a trouvé l’âge « rassurant », au point d’aller se réchauffer sous sa couverture pendant qu’il dort, s’en va à la fin, comme Charlot mais non pas seul, avec la donzelle à son bras. Et surtout, de superbes vues de chevaux suivant un petit torrent qui coule entre ses pierres sous les hêtres : à elles seules, répétées avec variantes, elles valent le détour. C’est le western bonhomme, avec une grande dose de bonne humeur. Avec le Pat Garret et Billy le Kid de Pekinpah, pas le moindre sourire, mais des intermèdes au couteau ou au revolver. C’est le dernier affrontement de deux êtres qui se sont beaucoup aimés tant qu’ils étaient hors-la-loi et entre lesquels la traque commence dès que le plus vieux, jusque-là considéré comme « le père », devient shérif en dépit de son passé. Dès lors c’est la loi poursuivant le crime – mais Billy s’offre volontairement aux coups de l’autre, et l’autre s’acharne à la poursuite avec masochisme, car l’exécution  de  Billy sans défense et presque soulagé vaut pour lui meurtre impardonnable et, en fait, comme une sorte de suicide. C’est le « crépuscule » du western, où les grands élans conquérants de l’espace et les sentiments frustes et forts comme l’amitié virile n’ont plus voix au chapitre.

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6 janvier 2016 3 06 /01 /janvier /2016 12:24

         Je viens de voir chez ma coiffeuse (seule excursion de la semaine hors des lectures ayant quelque poids – et je n’appelle même pas ça lire : c’est fait pour qu’on déchiffre seulement les deux ou trois lignes qui servent de légende aux photos, innombrables, elles, et colorées, et aguichantes, de manière qu’en avoir fait le tour suffise à épuiser un sujet) – de voir, donc, et non de lire, les photos de tout le beau monde rassemblé à Paris pour discuter harmonieusement des grands problèmes de la planète. Photos de duos frappants ou attendrissants : David Cameron prêt au shake-hand le plus affectueux pour Hollande (mon dieu mon dieu, il faut le voir pour le croire), Poutine le petit et Obama le grand se serrant la paluche sans se regarder, notre ami Benyamin (Hollande dixit à plusieurs reprises historiques) se retenant tout juste  d’embrasser Mahmoud Abbas, …bref ils sont tous là, souriants, affables, gracieux, cordiaux – le type même de ces hommes de bonne volonté dont le pape tâche de solliciter la fidélité à chaque Noël. A les voir on pourrait penser qu’ils prennent en patience l’arrivée du temps qui sera consacré au déjeuner, lequel, offert par Paris et préparé par ses grands chefs, vaudra sans doute à lui tout seul le déplacement. Et tout compte fait, je suis persuadée que c’est à cela qu’ils pensent dès leur rencontre avec leurs homologues, et non à Daech ou au climat : ils en parlent et en discutent si souvent et depuis si longtemps sans arriver à rien,, ils fatiguent à la fin, et puisqu’on leur offre des petites vacances à l’étranger, il s’agit pour eux de se dépayser le plus agréablement possible. Ils reprendront  leurs parlotes sans fin après la fin de cette petite pause-café : pour l’instant… Carpe diem !.

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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 11:17

         Je ne sais pas si vous connaissez l’impression qui est la mienne depuis quelques heures : se trouver poussé dans une voie où l’on a dû agir parce que c’était nécessaire alors qu’on n’en avait  nulle envie et, du coup, se trouver englué dans une série de choses qui découlent toutes les unes des autres (« un ensemble de choses… dont la concaténation… forme un tissu… » dit-on quelque part dans Labiche, mais dans Labiche on peut ajouter avec élan : « Enfin, voulez-vous souper avec nous ? », ce que je suis pour ma part loin de pouvoir faire). Un mail ici,  une attestation là, une lettre d’autorisation, un mot d’excuse, une relance pour non réponse, un recours pluriel au téléphone (appels, réponses), bref une mise en branle de tout l’individu toute besogne cessante, comme disait ce magnifique exemple d’ablatif absolu que mon père répétait volontiers sans connaître la syntaxe latine. Oui, me voilà lancée en dehors de ma voie routinière et quotidienne (blogs, chats, pétitions, écriture écriture écriture) pour fouler (non aux pieds, certes, mais du pied) un terrain qui n’était pas le mien. Je pourrais en être tout émoustillée, mais j’en suis plutôt embarrassée et alourdie. Je compte le temps perdu et je crains que ce ne soit qu’un début. Vous savez, une fois le doigt dans l’engrenage vous vous trouvez soudain engagée – donc broyée – jusqu’à l’épaule…

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4 janvier 2016 1 04 /01 /janvier /2016 16:15

         Certes, mes belins-belines, je sais distinguer un violon d’un alto (pour ne pas parler du violoncelle ou de la contrebasse : c’est tout de même à la portée de n’importe qui, mais déjà la viole de gambe ou l’arpeggione c’est plus pointu et je ne suis pas sûre de sûre de savoir) mais j’avoue que je suis incapable de  distinguer entre violons. Pour moi c’est par la couleur que je les reconnaîtrais : un ton plus rouge, une nuance plus claire, un bois plus sombre, une dominante beige… Mais là encore, mettez-m’en une douzaine entre lesquels choisir pour retrouver celui dont on parle et vous me rendez muette. Je n’ai jamais su reconnaître les voitures autrement que par leur couleur, et je serais d’une nullité sans pareille comme témoin d’une fuite de chauffard après un accident. Qu’on ne s’étonne pas de mon ignorance…J’admire les futés qui savent trancher entre un tyrolien, un Gaviniès, un Mirecourt ou un simple violon d’études – et ne croyez pas d’autre part que je sache à quoi ces désignations correspondent : c’est que depuis quelques semaines je baigne dans un contexte de violons auquel les notaires et commissaires-priseurs apportent une note déprimante qui sonne faux et qui me donne envie de me boucher les oreilles…

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2 janvier 2016 6 02 /01 /janvier /2016 08:37

         Alors nous y voilà – pour ma part, je devrais dire « M’y revoilà encore ! » Chaque année qui s’ouvre ressemble à une grille de mots croisés : d’un coup d’œil on peut remplir une ou deux petites cases, les plus routinières, mais tout le reste demeure secret, bien enfoui dans ses carrés blancs.. . et il faudra du temps, de l’application et peut-être même de la sueur pour en venir à bout. Il y a tant de menaces qui traînent, dont le règlement ou la maîtrise ne sont que théoriques ou aléatoires ! Je pense aux problèmes - cruciaux - de la météorologie, à celui – lancinant – des migrants, à cette explosion qui couve au Moyen-Orient, de plus en plus alarmante avec la proclamation de construction démentes par Israël dans les colonies, de manière à réduire à néant la superficie de la Palestine (et que vont faire les veules, les lâches, les indifférents chefs de décision tous installés dans leur fromage et se moquant parfaitement d’une intervention de leur part qui les obligerait à carrément foncer, donc se compromettre ?). Et cette lente progression de la prise de conscience collective, à la fois de l’assassinat de notre planète et des comportements meurtriers envers les bêtes toutes catégories, il faudrait bien l’avancer, la généraliser, l’amener à devenir une règle évidente… Oh mes belins-belines, il y a encore à faire pour que l’existence sur la planète se retrouve dans la paix, le mieux vivre, la plénitude du cœur… Si on décidait de s’y mettre tous ensemble, déjà aujourd’hui en faisant des vœux pénétrés, chaleureux et sincères ? De toute façon ça ne peut pas faire de mal.

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31 décembre 2015 4 31 /12 /décembre /2015 09:44

         Ah mes belins-belines, il y avait longtemps que nous ne nous étions pas regardés vous et moi dans les yeux. L’actualité, que voulez-vous, si grave la plupart du temps, et qui n’invite pas trop au ton léger de mes charmants babillages accoutumés. Je vais tâcher de compenser ça dare-dare, d’autant que la saison m’incite à adopter la familiarité la plus cordiale. Nous voilà au bout d’une année qui fut terrible à de nombreux égards et pour des millions de gens. Les catastrophes semblent en suspension dans l’air, on a peur des souffles de vent trop violents qui pourraient tout déclencher d’un instant à l’autre. Et comment se préserver du mal ? Les autorités chargées de la tâche sont poussives, à vue courte, frileuses, calculant leur profit avant tout. Rien de ce qu’il faudrait pour prendre en mains les problèmes et leurs difficultés. Et puis il y a tous ceux qui grenouillent pour s’affirmer aux yeux des autres, qui complotent, qui vocifèrent, qui trichent, qui s’enrichissent en secret sur le dos d’autrui. Il n’est guère facile d’envisager pire que ce que 2015 nous a donné à traverser, même à nous qui n’avons été que les spectateurs des horreurs du monde. Trions dans ces douze mois, tâchons de trouver des raisons d’espérer en des jours meilleurs, et souhaitons tous ensemble, du fond du cœur, que 2016 ne soit jamais pire que ces bonheurs que nous avons récoltés : il y en a eu tout de même quelques-uns, ils pourraient nous servir de balises…  Terminez bien l’année, mes belins-belines. Morgen ist auch ein Tag, dit-on en allemand : demain sera un autre jour… Peut-être 2016 sera-t-elle une autre année…

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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 08:25

 

 

         Fut un temps, comme on dit en Saône-et-Loire, où je vous parlais volontiers littérature étrangère. Chinoise même, ou coréenne, pendant un moment. Je n’ai pas renoncé à l’exploration de cette mine à ciel ouvert, quitte à vous parler un peu dans le vide – j’en ai pris conscience après coup. Car parmi l’énorme production qui nous arrive une fois traduite, comment faire coïncider vos découvertes et les miennes ? Ce serait vraiment miraculeux si la chose pouvait se produire. Certes je pouvais vous inciter à vous lancer sur les quelques pistes que je vous suggérais – la vente du sang, la transformation de la vie primitive et saine du village en gros bourg industriel ou commercial avec ses tares, ou encore le trafic de la boucherie (et ce n’était peut-être pas inutile de vous rappeler que les enseignes américaines du colonel KFC spécialiste du poulet frit sont à fuir comme la peste, car elles sont soupçonnées  - et n’ont pas encore pu prouver qu’il s’agit de calomnie - de recevoir aux USA leur viande « traitée » là-bas à la chinoise, sans souci des règles d’hygiène ni même la garantie que cette livraison ne comporte pas du chien ou du chat, voire du rat. Il y a chez l’Oncle Sam une grande campagne contre cette importation frauduleuse, et ce n’est pas rassurant de voir s’implanter chez nous l’enseigne du colonel rebelle avec son petit bouc du Kentucky. Nous sommes donc loin de la littérature …mais je ne suis pas fâchée de vous avoir mis en garde.

 

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29 décembre 2015 2 29 /12 /décembre /2015 09:23

         Dans l’émotion première devant l’afflux des migrants - cette armée dépenaillée du désespoir et du dénuement -  un brave prêtre (peut-être même était-ce un « gradé », évêque voire cardinal, je ne me le rappelle plus) avait proposé avec élan et conviction que chaque paroisse décide  d’accueillir et de prendre en charge  son ou ses réfugiés, selon ses moyens. Je ne sais pas si le vent a tourné, ou si la constatation que c’était là un pieux vœu utopîque, jointe aux calculs indispensables qui ont suivi, a étouffé dans l’œuf ces intentions fraternelles. Je me demande toujours avec la même surprise incrédule où ces centaines de milliers de gens ont bien pu passer : on n’en parle plus, on ne nous les montre plus (les médias aimaient tellement ce sujet, cet afflux, ces images de foules en perdition : les trouvent-ils à présent privés d’intérêt pour le petit écran ?). Ils doivent pourtant bien être quelque part, abandonnés aux soins admirablement dévoués mais nettement insuffisants des associations de refuge qui, sous des noms divers, essaient de colmater les  fronts d’arrivée qui veulent dire misère, urgence, intervention immédiate. Oui, les bénévoles de ces associations se démènent avec abnégation, le cœur plein du sens de l’humain mais les poches vides. Et s’ils font appel un peu désespérément à une charité sans doute un peu plus facile à toucher par ces temps de fêtes, ils ne vous parlent pas de défiscalisation de vos dons ni ne vous persuadent que vous n’avez plus que jusqu’au 31 décembre pour faire un bon placement.

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28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 08:46

         L’abondance, en ces jours de fêtes, des films de Fritz Lang permet de compléter – ou de découvrir, pour les générations plus jeunes – l’apport du réalisateur au cinéma. J’ai donc pu découvrir cette « Chasse à l’Homme » au thème à la fois simpliste et vieilli, où l’héroïsme des deux personnages principaux – l’homme traqué puis la fille qui lui a donné asile -  est traité de manière très datée (mais le film a…75  ans, si je compte bien, et comme les vieilles personnes il a besoin d’indulgence). Il n’en reste pas moins que la technique des prises de vues, l’art du contraste entre ombre et lumière, noir et blanc – travaillé de manière supérieure, tel une vision du cinéma parfaitement adoptée et digérée par un maître – est absolument remarquable : je me suis consacrée à cette étude pour me désennuyer de l’histoire trop invraisemblable. En effet, quand un héros se joue de toutes les difficultés, s’échappe toujours, réapparaît quand il le faut, a un baume secret pour guérir de ses tortures et de ses plaies en quelques heures, il vaut mieux le nommer Superman, ou Spiderman, ou James Bond – là au moins on sait à quoi s’attendre. Mais que ce héros soit un gentleman du West End capable de défier par sa force, son intelligence, sa ruse, les plus fins limiers de l’entourage du Führer, et qu’on nous demande, en quelque sorte, de croire en son identité londonienne, c’est là que le bât blesse. Autant célébrer le monologue des Conscrits de la Bresse , dont j’extrais cette perle : « Au tombe roide mort, au se r’lève : point de maux ! »

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26 décembre 2015 6 26 /12 /décembre /2015 09:44

         Vous faites le pont ? Bon. A la recherche des pentes neigeuses ? Parfait. Permettez-moi de ne pas le faire de mon côté : non que j’aie envie de vous donner des leçons de morale, mais tout simplement (j’espère que vous l’avez remarqué) parce que j’ai déjà pris mon congé dès jeudi. Si vous ne l’avez pas remarqué, tant pis pour moi, c’est que je ne vous suis pas devenue aussi indispensable que je me l’imagine. Que voulez-vous ? C’est sûrement le début du radotage du grand âge, qui perd la notion des réalités et commence à perdre les pédales, mais je donnerais volontiers de moi-même l’image du guide bienveillant (bienveillant mais sévère, attention !) qui conscient depuis toujours de vos faiblesses, insuffisances et autres manques, s’est dédié à la tâche (ardue, oh que oui !) de combler ici et là, d’expliciter un peu plus loin, de faire comprendre par ci, de corriger par là. Un peu, si vous voulez, la besogne du bon jardinier, qui taille, désherbe, sème, arrose, plante : quant à la récolte de toute cette belle agitation, elle doit être pour vous, mes belins-belines. Oui,  entièrement réservée à vous sous forme de progrès, ouverture d’esprit, découvertes, approche de la sagesse. Vous voyez qu’il y a encore de quoi faire.

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