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3 septembre 2018 1 03 /09 /septembre /2018 10:55

          Avec son franc parler, avec ses expressions à la bonne franquette et surtout l'impression de franchise, d'absence de dissimulation qui émane de lui , (sans parler de sa tenue aux antipodes du gilet cravate - je parie qu'aux pieds il a des baskets), Cohn-Bendit nous a hier soir donné un beau récital de ce qu'il pourrait faire, était désireux de faire, serait empêché de faire et, finalement, n'accepterait pas de faire malgré les hésitations de l'âge mûr. Et c'était un spectacle insolite et réconfortant quant à l'appréciation qu'on pouvait avoir de la nature humaine. Oui, il était aux antipodes des façons - tenue et langage - du ministre-type, de celui dont malgré quelques variantes on connaît par coeur jusqu'à l'écoeurement les caractéristiques : gourmé, réservé, sibyllin lorsqu'on l'interroge de front, cauteleux si nécessaire, injuste, indifférent au peuple qu'il est censé servir, surtout maîtrisant à vous laisser pantois (et tous pareils, comme s'ils avaient tous été en pension chez les bons pères) l'art de parler pour ne rien dire quand ils ne s'expriment pas en novlangue. Je regrette du fond du coeur la décision de l'écolo de l'Europe. Non seulement parce que sa position claire et nette sur tous les sujets installerait quelque peu la jambe de gauche dans ce pantin qui ne connaît que la droite, quoi qu'on en ait pu proclamer, mais surtout parce qu'une manière si ouverte d'attraper à bras-le-corps les sujets qui fâchent ,   d'en démonter les éléments sans équivoque ni hésitation, d'en discuter face au peuple le pour et le contre avec une convaincante objectivité,  et de tenir tête aux pires réactionnaires l'entourant, c'eût été un régal redonnant confiance. Qu'il s'avoue incapable de faire taire ces derniers ou de les entraîner dans une autre voie, c'est bien triste mais parfaitement crédible,  au vu et au su de ce qu'ils sont, eux, capables de faire et de dire.

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1 septembre 2018 6 01 /09 /septembre /2018 13:54

          En Saône-et-Loire on appelle rejingau  (et ne me demandez surtout pas comment ça s'écrit) la deuxième partie, la réplique un  peu dégradée, la répétition mineure d'un événement convivial - banquet, noce, baptême,  première communion, anniversaire... - au cours de laquelle les invités restants après le départ de la première fournée sont invités à manger les restes, parfois tels quels, parfois accommodés pour leur redonner de l'allure. Vous savez ce qu'est le rabiot, mes belins-belines, le rab pour les intimes : une portion moindre d'une distribution alimentaire massive, assimilable à un bonus de pochette-surprise, à un cadeau gratuit de catalogue, à un supplément d'octroi (mais il y a aussi le rab de présence, le rab de service, le rab de boulot, moins comestibles, ceux-ci). Eh bien le rejingau, en quelque sorte, est une espèce de rabiot à situer au plan météo, un genre de "resucée" si j'ose dire, de reprise moindre d'une période spécifique, de gelée , de tornades, de cataractes de pluie ininterrompues. C'est du rejingau de canicujle que je voudrais vous parler ici, puisqu'au cours de cet été qui n'en finit pas on a eu, après une fraîcheur bienvenue qui s'est à peine laissé déguster, un retour à des températures excessives, mais la saison automnale s'annonçant, ça démarrait plus tard, se terminait plus tôt, avait peut-être perdu de son intensité première. En tout cas, qu'on appelle ce rab de chaleur comme on voudra (ce blog ne cherchant qu'à varier quelque peu votre vocabulaire de base), le résultat est là pour la Côte d'Or qui clame sa détresse : tout est grillé cuit détruit jusqu'aux racines par la pénurie d'eau qui dure depuis mai. M. Macron se fait des cheveux pour l'année prochaine, mais que devrais-je donc dire, moi, pour l'avenir de mes phlox et de mes camélias?

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31 août 2018 5 31 /08 /août /2018 15:25

          Quatre points de moins, me dit ma correspondante quotidienne avec jubilation. Nul besoin qu'elle me précise, ni pour les comptes ni pour les personnes : à l'autre bout du fil je recueille l'information sans me tromper. Il me reste seulement à retrancher ces quatre nouveaux points du petit nombre en train de chuter. Même dans les rangs de son cortège dévoué ça branle, figurez-vous! A la suite de ces grandes votations proposées au peuple depuis pratiquement deux ans, on a pris le réflexe d'évaluer l'odeur de sainteté des uns ou des autres - surtout de l'un d'entre eux, bien sûr, on a même pris le pli de compter chaque jour où il en est, comme on s'enquiert de la température d'un grand malade dès qu'il ouvre les yeux. Mais ce grand malade-là, à force de jouer les grands de ce monde en allant plastronner un peu partout dans les cours de la planète les plus variées, va finir par nous faire croire qu'il ne peut pas se sentir chez lui,  donc qu'il préfère prendre le large : est-ce parce qu'il souffre d'une atmosphère domestique pesante? y  a-t-il de sournoises dissensions au sein de la famille? En fin de compte, il quitte son biotope habituel après avoir délégué ses fonctions    ici et là : si en son absence ça se passe bien, il prend ça pour le bon effet de ses conseils de comportement général, et si au contraire ça n'a réussi qu'à augmenter la grogne des populations martyrisées, alors il fait un grand discours pédagogique pour préciser qu'on a mal interprété la signification de ses paroles quelque peu nébuleuses à force de poésie. Il  décide puis il corrige, il décrète puis il rétropédale, ainsi les choses restent en suspens, inscrites au programme de discussions à venir qu'une ordonnance soudain transforme en lois, en sautant par-dessus les débats et les confrontations d'opinion. Vous l'aurez voulu, George Dandin, vous l'aurez voulu! Mais comprenez bien que ça ne peut pas plaire à tout le monde et son père!

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30 août 2018 4 30 /08 /août /2018 17:14

          Tous nos présidents de la République (ne sommes-nous pas gâtés, mes belins-belines, d'en avoir tout un tas qui se sont succédé et se succèdent de manière que nous en ayons toujours un à notre disposition?) ont laissé,  laissent ou laisseront (car le présent quinquennat, s'il se termine sans capoter, nous en donnera encore certainement des exemples plus ou moins savoureux) dans la mémoire du peuple des tours de vocabulaire spécifiques bien significatifs. Charlot nous a laissé les étranges lucarnes, la chienlit, la décolonisation (et aussi Vive le Québec libre!, mais bien qu'immortelle la formule n'a pas sa place sur une liste de vocables utilisables). Giscard innovait avec  la morosité, qui à ses yeux enlaidissait le pays, et aussi parlait de ce fameux le moment venu qui ne venait jamais. Mitterand avait à son crédit les chiens, mais aussi la force tranquille. Chirac, lui, butait sur.la yourte, mais nous forgeait ce merveilleux   abracadabrantesque de glorieuse mémoire. Avec Sarko, c'était la racaille, la voyoucratie, karcheriser. On m'a dit que Hollande appelait sans dents les catégories sociales qui n'avaient aucun moyen de se défendre. Quant à M. Macron, c'est le champion! Les fainéants, les riens, les zéros. .foutre le bordel....Même qu'il doit s'expliquer, des fois s'excuser : de même qu'il est obligé de faire de la pédagogie pour qu'on comprenne bien ce qu'il veut faire (de toute façon si ce n'est pas un coup de bâton c'est un coup de masse, on en a pris l'habitude). de même il disserte sur le sens du héros en deux harangues célèbres. Et ne voilà-t-il pas qu'il nous traite de "gaulois", et à l'étranger encore! Ce matin il explique, il teinte d'humour, il situe sur l'échelle des valeurs....Il a tendance à s'empêtrer,  ces temps-ci :  comment le langage y échapperait-il alors que lui s'arrange si mal avec les affaires?

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29 août 2018 3 29 /08 /août /2018 15:11

          I'espère que vous ne vous êtes pas demandé hier pourquoi je tâchais de vous intéresser à mes camélias! C'est que,; mes belins-belines, tant que M.Macron n'est pas revenu pour de bon au bercail (on dit qu'il prolonge ses  vacances au Danemark, où il fait du vélo dans les rues de Copenhague) on se sent orphelins, vous trouvez pas? Tout bêtes, en somme...Et voilà que les nouvelles se précipitent. Nicolas Hulot quitte le gouvernement? il ne voulait, plus mentir, dit-il (histoire de nousn faire comprendre que tous les autres sont comme des arracheurs de dents).  Françoise Nyssen  est rattrapée par les affaires (tiens! tiens!), je vais enfin avoir un peu de grain à moudre. Si vous voulez que je vous dise (comme disait une voisine d'antan, pas celle qui commençait toutes ses prises de parole par "Mais enfin ensuite alors n'est-ce pas?"  mais c'était pas mal tout de même); si c'est le bateau qui se fissure, on va tous se retrouver à la baille; et si c'est la bâtisse qui se lézarde on va tous se retrouver sous les décombres. mais  de toute façon ça craque ça se fendille ça s'éboule. Et la panique gagne dans les hautes sphères, car chacun dans son coin et avec son petit groupe  pond des  directives ou au moins des suggestions que  le premier ministre, afin d'avancer les affaires pour quand le patron sera là, juge déjà avec l'oeil du décideur. Alors de tous les côtés ça grince et même ça fulmine : les retraites, les impôts, la chasse (six espèces protégées qui ont acquis depuis avant-hier le droit d'être zigouillées par les chasseurs : moralité, dès ce matin il y a un flamant rose de moins), le glyphosate,  les sourires à faire à Montsanto, bref pas un secteur où tout baigne, où les choses se passent normalement. On continue d'attendre la parole divine : on l'attend même depuis l'affaire Benalla, mais elle  sait sait se faire si rare ! .....

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28 août 2018 2 28 /08 /août /2018 07:52

          Il y a trois ans, je n'avais pu résister  à l'offre discrète d'un centre commercial  où parfois  les plantes en pot sont à l'honneur. Deux camélias frères - même rondeur vigoureuse, même verdeur serrée, même floraison savamment dispersée comme les boules rouges ou vertes sur un arbre de Noël - mais pas jumeaux, l'un rouge l'autre blanc.... Mes chats et moi avions beaucoup apprécié cette gentille féerie sans opulence pendant une longue quinzaine, puis le décor avait changé. Fleurs tombées, feuillage terni, mise en sommeil brutale comme pour une crise de bouderie - bref les camélias étaient passés dans ma salle à vivre à une humble place dans un humble secteur (mais avec de la lumière, on n'est pas des sauvages tout de même). Une dégradation semblable à la vieillesse les avait atteints : les feuilles dites persistantes  n'avaient pas persisté, sauf sur chaque rameau trois ou quatre opiniâtres qui duraient de longs mois, sans avoir l'air de vivre. Ces tiges capricieusement dénudées restaient élastiques cependant,quand on vérifiait à leur extrémité s'il était temps de sonner leur glas. Eh bien pas du tout! Je ne veux pas dire que le réveil a été aussi spectaculaire que celui de la belle au bois, mais que de minuscules débuts de bourgeons se soient soudain mis à garnir l'aisselle des feuilles prouvait quand même que la vie avait triomphé, à sa petite manière silencieuse et pas pressée. Depuis, tout au long de l'année, les progrès se sont affirmés. Lorgnant l'un sur l'autre pour arriver en tête de la course, les deux pots se sont étoffés, renforcés par des pousses sortant de terre et se dressant vers la lumière pour rattraper le temps perdu. Chaque plante a même gagné en hauteur, arborant une couronne de trios de feuilles d'un beau vert délicat - pas encore le vert de la persistance mais s'en rapprochant d'une semaine à l'autre. Il me reste encore à attendre le printemps - hé oui! il s'agit de retrouver les rythmes naturels de croissance et d'épanouissement - et j'aurai peut-être une ou deux fleurs  de chaque couleur : pas question d'en demander davantage. Belle leçon de philosophie. "Ah! dit mon jardinier; commandez-leur ou non, c'est tout pareil! De la plante, ça ne fait jamais que ce que ça veut!"                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            disposent en série aux aisselles des feuilles restantes frappait presque de stupeur; d'autant que les bourgeons au cours de la dernière année ont pris leur temps pour gonfler, s'arrondir, s'ouvrir sur ne trio de feuilles. Un vert luisant (oui!), jeune, p)lein de sève (d'où sortait-elle?) . Non pas en un rien de temps, car il a fallu des mois,  les plantes se sont regarnies. Elles ont même pris, chaque pot louchant sur l'autre pour gagner la course - de la hauteur tout en s'étoffant, une ou deux tiges s"élançant du pied pour montrer la bonne volonté. Je les douche avec amour dans l'évier de la cuisine, deux fois par semaine, trois même pendant la canicule. J'espère que la floraison du printemps (hé oui! il faut encore attendre le temps normal d'épanouissement) me récompensera de mes efforts, et surtout d'avoir compris qu'il ne faut pas brusquer les végétaux,  ou alors ils boudent. Dans mon jardin c'est pareil : arbustes ou vivaces, il leur faut bien trois ans pour s'acclimater, se sentir en sécurité, se disposer à donner le meilleur d'eux-mêmes - phlox, lilas des Indes, pivoines ou mirabellier...De quoi devenir philosophe, comme Candide. "Ah! dit mon jardinier, les plantes... Commandez-leur ou pas, elles font que ce qu'elles veulent!"

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27 août 2018 1 27 /08 /août /2018 08:40

          Je ne vous avais pas menti! Revoici le billet qui m'avait joué la fille de l'air au moment de vous l'envoyer. Il y a bien sûr décalage avec l'actualité, puisqu'il se situait pendant les vacances et la torpeur générale. Mais au moins vous constaterez qu'il y avait eu blog quand je vous disais qu'il y avait blog!

 

          Dans la lourdeur de l'attente d'une vie nationale qui reprenne, la nation s'endort. C'est la conséquznce de la canicule sans doute, on est un peu avachi et rien ne se passe pour réveiller l'intérêt. Il y a bien une voiture qui a foncé sur Westminster, mais il n'y a même pas eu de morts et puis ça n'est pas chez nous. Chez nous Marine Le Pen se démène, mais on en a l'habitude et personne n'y prête attention. Les ministres restées sur place par devoir à la Santé ou rappelées en urgence aux Armées pour remplacer le chef militaire défaillant (c'était pas beau de se faire porter pâle à Amiens, tous les autres chefs étaient présents, mais quand il veut se montrer il se montre et quand il veut pas se montrer il se montre pas) ont repris tranquillement et fièrement le cours de leurs vacances interrompues ou gâchées par la gloire de la fonction. Les monuments non entretenus, qui sont légion sur le territoire hexagonal, vont poser enfin carrément le problème du mécénat individuel imposé comme la taille ou la gabelle autre fois : il faut dire que devant les insolites et admirables images montrées avec insistance sur le petit écran on ne peut manquer de se sentir responsable d'une propriété théorique dont en théorie on n'a pas à se soucier. Et le souci des  vieilles pierres ne devrait-il pas passer après le souci des animaux abandonnés ou maltraités et celui des malheureuses bêtes d'abattoir dont le calvaire, dépendant de nos appétits gargantuesques, ne semble pas devoir jamais prendre fin ? Ce sont là des questions douloureuses,  lancinantes, que la hiérachie des soucis et besoins nationaux repousse toujours au niveau  annexe, accessoire, à mentionner s'il reste un peu de temps en fin de con,seil des ministres. Donc aucun espoir à attendre de ce côté-là... Et la rentrée politique sera comme la rentrée littéraire : une marée de romans dont on a à peine le temps de lire le titre..."Catch as catch can", c'est la devise de la période..(et ça ne serait pas si  mal traduit que ça par" la foire d'empoigne", au fond). D'où de grands brassages à prévoir, de grandes manifestations, de grands mouvements de masse doù il ne sortira pas grand chose. En attendant, on se terre.

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25 août 2018 6 25 /08 /août /2018 09:46

                                                                                    

 

 

Chancelante omertà...

          Construire ensemble une conspiration du silence solide comme une forteresse. Savoir les autres membres de l'association (la confrérie, la secte, la profession, voire le parti) au courant des forfaits à cacher et disposés à ne pas en desserrer les dents. Faire comme si on ne savait rien, comme si rien ne s'était passé, ne se passait, comme si personne ne vous posait de questions ainsi qu'à une autruche dont la tête est enterrée par ses soins. Ne pas céder à la pression, opposer un visage et un comportement parfaitement sereins aux plus subtiles ten tatives d'inquisition... Cette complicité n'a pas pour seul objet de protéger les membres coupables, elle se fonde aussi sur l'appartenance individuelle à une société qu'il faut défendre à tout prix et protéger par les pires mensonges, les pires lâchetés, les pires injustices. On  punit bien comme criminels la tentative de s'opposer à la justice, ainsi que le détournement ou la substitution de preuve ou d'élément qui entravent la démarche vers la vérité. C'est moralement quelque chose du même ordre qui existe ici, puisque la vérité est étouffée, combattue, même par la passivité et le refus de parler. C'est ainsi que la mafia et ses diverses hypostases de par le monde opposent un front indestructible à toute recherche policière : seul le fléchissement d'un membre plus faible (arrêté,  condamné, finalement contraint à cesser son mutisme,) peut permettre une pénétration dans la forteresse, c'est pour cela que l'exécution immédiate des traîtres trop bavards est la règle, afin d'intimider toute tentative du même type.  L'Eglise en tant que corps constitué (comme l'école, le corps médical, la confrérie ou la secte - ou pourquoi pas la police ou le gouvernement? se protège par nature contre toute accusation et la nie autant qu'il est possible de le faire. Et ces interdictions de dire, lesquelles, battues en brèche, amorcent l'effondrement de l'ensemble, sont précisément en train de perdre de leur force : le prêtre de Valence, presque complètement en dehors de l'Eglise telle qu'elle lui apparaît avec ses vices, en appelle directement au public, donc à la chrétienté concernée, en s'exposant certes aux pires châtiments mais pour témoigner juste  Il sera passionnant de suivre les développements de cette fissure dans le mur du silence jusqu'à présent inattaquable.

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24 août 2018 5 24 /08 /août /2018 10:28

          Le viol, l'agression perpétrée voire le harcèlement sexuel désormais étiqueté, nommé, enfin montré du doigt à voix haute, si vous autorisez cette formule hardie, deviennent sujets de commentaires  et de discussions. Les victimes cessent de se terrer, de souffrir d'une honte à refouler qui parfois, insoutenable, les poussait au suicide. L'homme aux instincts de brute cesse d'afficher ainsi sa supériorité, il devient passible de condamnation pénale effective et attendue pour avoir profité de son ascendant physique. C'est d'ailleurs seulement lorsque cette supériorité a l'occasion de se manifester, toujours dans l'ombre et dans l'assurance presque absolue du silence, que l'acte s'accomplit. Car il faut les deux choses : l'ascendant de l'un sur l'autre (de quelque nature qu'il soit) et la faiblesse de l'autre, son impuissance à protester, à se protéger, même à se plaindre - en effet, comme pour les femmes violées, il faudrait des preuves, toujours accueillies avec scepticisme....  Nous voilà en plein contexte de pédophilie : l'homme qui s'impose par la force ou l'autorité d'une part,  de l'autre l'enfant sans défense, livré de toutes manières aux abus qu'il n'osera jamais répéter. Mais précisément ce sont ces voiles qui se lèvent, ce sont ces silences qui se rompent, ce sont ces bâillons qu'on arrache.. Les adolescents victimes de pédophilie se mettent à parler, ils dénoncent les bourreaux, ils citent des noms haut et fort, comme s'ils avaient enfin acquis le droit de se plaindre en public. Et c'est comme une traînée de poudre : les victimes des prêtres crient justice tous ensemble. Dès lors on constate avec effarement des exactions insoupçonnables  pratiquées à une échelle incroyable : la consternation du pape François illustre parfaitement la situation. Reste à la complicité corporative l'ultime devoir de se briser puisqu'il n'en est plus temps et que tout explose. Mais ne va-t-elle pas trouver de subtiles excuses pour conserver son culte de l'omertà, cette collectivité du silence pour couvrir les forfaits dont chacun, même innocent, a été témoin ou conscient?                                                               

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23 août 2018 4 23 /08 /août /2018 10:04

            Les laideurs de comportement, les atteintes à la morale, voire les pires horreurs étaient traditionnellement tenues sous le boisseau - lorsqu'elles étaient connues par le petit nombre - peut-être dans la crainte que la publicité  ne multiplie les occasions d'en faire autant mais surtout parce que cela relevait de ces choses qui ne se disaient pas (c'était le moment où l'homosexualité s'appelait "l'amour qui n'ose pas dire son nom").. Le tsunami de mai 68 a libéré le sexe, dans sa pratique, son épanouissement à l'air libre, sa glorification, ses incursions en force dans le domaine de l'art - mais c'était encore, si j'ose dire, en tout bien tout honneur. Depuis une vingtaine d'années, et surtout depuis quelques récentes ruptures de silences complices sinon encore d'omertà, les agissements jusqu'alors non signalés, non réprimés, non passibles de jugement moral ou judiciaire se révèlent au grand jour comme des bombes, à retardement certes mais des bombes tout de même. Les agressions sexuelles sont enfin dévoilées et avouées grâce au développement de la dénonciation publique, qui dans l'attribution  enfin ouverte des responsabilités a diminué le poids de la honte et la crainte des représailles, grâce aussi à l'attention de l'appareil judiciaire jusqu'à présent réticent à châtier voire simplement évoquer, en ce domaine.  Si "Balance ton porc"' n'était pas vraiment une formule réussie, l'incitation   enflammée à la délation parce qu'elle servait la justice a eu raison des dernières pudeurs : la kyrielle d'affaires arrivant ainsi au jour, portées par des noms célèbres et dans des milieux où la corruption est presque de règle, a ouvert un grand pan de revendications dans une actualité qui restait muette et qui maintenant est quotidiennement nourrie (le fait même d'apprendre que le gratteur de guitare avait des dizaines de maîtresses, péage obligé des dames qui l'approchaient, a du coup pris une allure moins débonnaire, moins jovialement tolérante par rapprochement des comportements). J'ai encore à dire, et même beaucoup.

 

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