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17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 20:14

"...en trouvant devant sa porte

La pauvre cigale morte,

Morte de faim et de froid".

 

Les étourdis diront : "Ah! ce brave La Fontaine, bien sûr!" Mais les étourdis seulement. Les autres, connaissant leur La Fontaine de plante et de racine, savent bien que le poète n'a jamais évoqué le cadavre de la bestiole, car il jugeait bien plus fort de laisser chacun des lecteurs méditer sur cette ellipse qui mettait en points de suspension ce qui allait suivre le refus glacial de la fourmi. Et ces pauvres vers qui détaillent si pauvrement l'événement ne sauraient en aucun cas être du La Fontaine : ils sont de Florian en effet, dont les efforts de continuateur du grand bonhomme n'ont même de son temps jamais été vraiment reconnus. La mort de la cigale est venue dans la conversation à cause de la quantité de nourriture (et pas de la bouffe de caserne, croyez-moi) que j'avais préparée et réussie pour recevoir des amis dont l'invitation traînait depuis trop longtemps à mon gré. Oui il y avait abondance, et variété dans mon menu  -  où serait l'intérêt à inviter des amis ^pour un sandwich poulet-mayonnaise ou jambon-beurre qu'ils pourraient trouver n'importe où? Avec un petit dessert non sorti d'un conteneur en plastique, préservé des conservateurs divers et exhausseurs de goût qui tâchent en vain de faire oublier  que le lait ne vient pas des vaches ni les oeufs des poules, que le sucre a été remplacé et que la couleur est inoffensive : c'est écrit sur l'emballage? Ensuite le congélateur fonctionne :  rien n'est perdu, n'ayez crainte.

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16 octobre 2018 2 16 /10 /octobre /2018 12:40

Pour Mad, en profonde tristesse.        

 

Pourquoi faut-il que la fin de vie soit pareil supplice? Pourquoi faut-il que des êtres bons, doux, honnêtes, serviables, faisant passer les autres avant eux, connaissent d'aussi interminables, d'aussi révoltantes souffrances? On pense surtout à cette désintégration de l'individu dont l'odieux cancer est responsable, qui remplace ^peu à peu les chairs par des lieux de dévoration insupportables, en même temps que la personnalité s'altère, que le patient se ronge de voir s'effriter tout ce qui a constitué son identité. Oui, c'est à ces abominables destructions prolongées sur des mois que l'on pense quand on désigne une cause pour tel consternant effet. Mais pourquoi l'accumulation des causes de souffrance semble-t-elle nécessaire lorsque le cancer n'est pas en cause? Je viens d'apprendre avec accablement la mort d'une amie lointaine mais si proche, pour laquelle le martyre d'une cruralgie interminable n'a pas suffi : des chutes sur la tête, avec fractures du crâne et opérations à répétition, puis une septicémie pour couronner le tout, ont eu raison d'une résistance exceptionnelle qui ne faisait que faire durer le calvaire.. .Je sais bien que je ne suis guère ouverte aux principes de la religion, mais qu'on ne vienne pas me dire qu'il y a une raison à toute cette cruauté : même si le patient plein de foi et de piété accepte d'offrir sa torture pour quelque indéfinissable validation, comment peut-on ne pas réagir avec incompréhension  et stupeur devant ce qui demeure le grand problème des fins de vie, la souffrance irréductible et injustifiable?

 

 

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15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 09:53

Merci de vos voeux ! Je vus précise - c'est peut-être utile - que je vais avoir 93 ans. Pourquoi n'acceptez-vous jaùmais l'étiquette que depuis des années je donne à ce blog : desidéesetdesmots . Comment dois-je faire poour qu'elle se réalise?

Merci de votre aéttention,

Lucette Desvignes

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15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 08:27

          Patrmi les bonnes petites choses de la vie qui vous donnent l'énergie de pousser plus loin - d'avoir envie de pousser plus loin - il en est peu, me semble-t-il, qui vous causent autant de plaisir et laissent en vous des traces aussi agréables (tout du moins tant que la mémoire en dure) qu'un bon repas entre amis dans une atmosphère d'entente et de sympathie. Tant que je m'en sentirai la force, je sacrifierai à ce plaisir de recevoir mes amis, jolie table, bons mets; grands vins (et seulement du bourgogne, chez moi ; il y a assez à faire pour varier les jouissances de palais avec les premiers crus de ma Saône-et-Loire natale ou ceux des Côtes de Beaune et de Nuits, et je ne suis pas sûre qu'une existence consacrée à pareil échantillonnage de prestige suffirait). Il s'agit donc chaque fois de dresser un menu festif qui change un peu, en mettant en avant les talents du grand saucier - et, aussi, la qualité des produits, viandes ou abats. Je suis certes végétarienne,  et profondément; mais j'avoue ne pas vouloir imposer à mes proches une rigueur dont ils n'ont que faire éventuellement : je n'ai pas de leçon de morale à leur imposer, sinon je me serais proposée à M. Macron pour l'un des postes libres pour l'instant (un ministère de la morale par exemple me conviendrait bien, oui j'y serais à mon affaire sans jamais faire de préférence - ça aussi, les préférences, c'est pas joli joli, M. Macron, comment pouvez-vous laisser passer toutes ces nominations par copinage?).

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13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 10:24

          Je suis toujours partie au quart de tour, le geste joint à la parole :  à peine le temps de réfléchir j'étais déjà en mouvement. Certes le grand âge a apporté des correctifs voyants à cette promptitude quasi mécanique ("on marche, on ne court pas", disait mon mari qui retenait par le coude l'exubérance d'un forcing peu féminin) et je n'ai plus guère besoin qu'on ralentisse mes rythmes d'allure, ils se ralentissent bien tout seuls malheureusement. Pour autant et par respect pour les élans de ma nature, je n'aime pas qu'on me bouscule : il faut que la pensée accompagne le geste, on ne se lance plus à l'aventure comme autrefois en pleine maîtrise  de ses ardeurs. C'est pourquoi je comprends si bien qu'avec l'aigle à deux têtes dont nous sommes pourvus nous n'ayons personne d'officiellement compétent pour piloter notre frêle esquif. Le temps n'aime pas se bousculer non plus, que voulez-vous! Il faut ce qu'il faut. J'ai encore entendu M. Macron hier : il ptrend son temps, il réfléchit, il contrôle tout (surtout le côté moralité puisque la moralisation était si en honneur dans ses professions de foi : déclarations d'impôts honnêtes, moeurs impeccables, nul détournement de fonds ni emploi fictif, pas de mensonge, pas de tricherie, pas de faux diplômes, pas  d'agressions sexuelles récentes ou cachées... oui, cela prend du temps, ce contrôle-là), C'est très normal que nous devions attendre - sauf qu'au dernier moment M. Macron va nous brandir un copain d'école ou d'enfance qui complètera sa collection de chouchous, par conséquent les choses étant ce qu'elles sont il pourrait bien aller plus vite.

 

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12 octobre 2018 5 12 /10 /octobre /2018 10:23

          Je me trompe toujours d'une centaine lorsque je fais le décompte de mes blogs. Toujours cette tendance au gigantisme (à l'étiage de mon mètre 46 tendance affaissement de trois ou quatre centimètres pour raison d'antiquaille... que va-t-il me rester le jour du départ?) pour aller de l'avant, anticiper, m'élancer... Ah! si M. Macron m'avait repérée parmi les collègues de Bobonne, je suis sûre qu'il aurait pu facilement m'enrôler pour marcher avec lui, mais justement c'est ce qui ne s'est point passé). Nous en sommes donc aujourd'hui à 2.899 + 1 = 2.900, mais je fais la grimace parce que je m'imaginais qu'on en arrivait à 3.000. C'est que je vous l'avais annoncé comme aléatoire, chanceux, pas sûr du tout, et au fur et à mesure que je me rapproche du chiffre annoncé je me prends à rêver que je n'ai pas tellement été goulue de temps,  que ça ne sera pas trop malaisé d'atteindre ce 3.000 jusqu'alors flottant dans les voiles de l'incertain. 2.900 aujourd'hui, mes belins-belines,  ça n'est vraiment pas si mal. Je pense même que mon administration (pas l'Education nationale qui m'a protégée de son aile toute ma vie active - ou asservie à ses rythmes, comme on voudra - , mais celle qui gouverne et arrange l'expédition de mes mails là où ils doivent aller, càd vers vous, mes agneaux) va bientôt me souhaiter un bon anniversaire de blogueuse. Oh! juste une ligne... Vous me direz que c'est mieux que rien et vous aurez raison, mais tout de même ils pouiraient bien ce jour-là se fendre d'uie carte de voeux illustrée, ce serait la moindre des choses...

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11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 10:44

          Quand on se lève du troisième pied, tendance grognon, forme pas vraiment ce qu'il faudrait qu'elle fût (oui : fût), on devrait tout de même garder assez de lucidité et de volonté pour éviter de s'apitoyer sur soi ou sur les autres. Sur soi, c'est évident : si l'on commence à s'examiner, on trouvera toujours, en vrai ou en imagination, quelque chose de désolant, de quoi se mettre à chanter en pleurant "J'ai la cuisse Qui s'dévisse, L'estomaque Qui s'détraque"... Suivent les longues litanies du délabrement de l'organisme avec divers points sensibles sur lesquels on a tendance à s'attarder en gémissant. Mais sur les autres aussi : rien n'est plus déprimant que d'évoquer dès le réveil, non pas comme un réflexe de défense mais comme une crainte de contamination possible, l'ami qui vient de mourir d'un cancer, l'amie qui semble foncer à tombeau ouvert entre les bras d'un Alzheimer caractérisé, ou cette voisine qui, à peine sortie de l'hôpital pour rapetassage d'un col de fémur brisé se casse l'autre fémur en tombant de sa baignoire. Personne ne gagne à évoquer les maux d'autrui : de toute façon on n'y peut rien, et il ne s'agirait pas de faire de ces évocations une raison de plus,  fort opportuniste; pour pratiquer la dolence et les plaintes sourdes toutrla journée. Un peu de fermeté, bou diou! Entre être complètement fermé aux malheurs dfu monde et s'abriter derrière la morosité des nouvelles de l'entourage pour se donner le droit au gémissement, je vous assure qu'il y a de la marge.

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10 octobre 2018 3 10 /10 /octobre /2018 19:43

          Le blog d'hier (mardi) publié aujourd'hui tard (mercredi - sorry sorry...) apparaît tout plein de ma jalousie envers M.Macron, puisqu'il a, lui,  Bobonne à domicile pour un petit dîner d'amoureux et un chef étoilé à la tête d'une armée de gâte-sauces et de serveurs stylés pour les galas à la Pompidolienne. Je regrette d'avoir pu vous faire penser, mes belins-belines, à ce sentiment d'envie qui m'aurait dévorée : il n'en est rien, rassurez-vous, chez moi aussi tout se passe sans problème. Bien sûr c'est fatigant, les courses etc. , et la corrélation des opérations, et le timing d'ensemble, mais je vous l'ai déjà dit, c'est une fatigue tonique, qu'on s'impose avec satisfaction parce que cela prouve que vous pouvez encore faire quelque chose de temps à autre pour faire plaisir aux amis. Et en particulier, dans les responsabilités de cet aujourd"hui où l'affection m'a entourée; je pourrais même bien avoir une certaine honte de voir comment mes deux invitées ont pris les choses en mains. Sous prétexte que j'avais déjà tout prévu,  fait un gâteau délicieux et une tarte aux poivrons dont mes amies se sont partagé les imposants restes en  repartant (hum! it's finger licking good! dit l'abominable colonel américain du poulet en beignet) ; je n'ai plus eu à faire quoi que ce soit pour le service de la table, la présentaton des plats - et, bou diou que c'est une grande chose, ça ! -  la mise en ordre de la cuisine après festivités. Mes amies sont allées jusqu'à faire la vaisselle alors que la machine peut si bien faire à ma place, et aussi à la place des invitées... Enfin, un court moment de honte étant vite passé, je ne me sens plus confuise d'être écartée de ces tâches terminales par deux femmes actives et enjouées qui m'ont laissée en possession d'une cuisine propre comme un sou neuf ; ces privilèges de l'âge, une fois qu'on en a pris son parti...

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10 octobre 2018 3 10 /10 /octobre /2018 17:24

          Quand le chef que nous avons choisi invite à sa table (je ne parle pas de sa table privée, où Bobonne essaie encore parfois de se rappeler les bonnes vieilles recettes d'avant l'Elysée, mais je veux dire la table des grands ducs, officielle et tout et tout, avec des chefs de nations de tout poil qui se pourlèchent pourvu qu'on ne leur serve pas d'escargots ni de grenouilles - ni de porc, pour certains, rares mais tendant à devenir plus fréquents vu nos amitiés commerciales pétrole contre armes sophistiquées) - quand, donc, notre chef choisit un menu (dans la mesure où ce n'est pas Bobonne qui s'en charge, évitant l'oseille pour les reins ou la venaison à cause de l'épaississement du sang) , c'est l'affaire d'une minute, peut-être même pas s'il ne veut pas encombrer son cerveau de ces soucis ménagers.,,Tout se prépare sans lui, se sert sans lui, les compliments de ses hôtes sont pour lui, il les reçoit avec sa modestie coutumière, il n'a fait que son devoir, oui tous les produits sont français, oui toutes les,  recettes sont françaises, oui le chef de cuisine est français c'est bien la moindre des choses. Moi quand je reçois je n'ai personne pour faire mon menu et l'assortir des boissons adéquates, personne pour le réaliser, personne pour tout calculer dans les horaires ou les utilisations des fours, personne pour le servir, personne pour surveiller la manière dont se comporte la suite quand on n'en est encore qu'aux entrées. Une bonne gymnastique mentale est à prévoir 'et en fin de compte on voit  si on a passé le test ou si quelque chose a achoppé ici ou là . Et certes c'est de la fatigue, mais quelle réconfortante vanité lorsque tout s'est passé sans la moindre anicroche!

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8 octobre 2018 1 08 /10 /octobre /2018 14:47

          Oui, je m'en suis tirée. Et même, je crois que je m'en suis bien tirée. Six grandes semaines à tenir ma maison toute seule, sans mon aide ménagère... Si l'on m'avait annoncé, au début de l'épreuve, que je réussirais ce tour de force, j'aurais considéré qu'on se gaussait gravement.. Hé quoi! Du ménage! Moi! Parlez-moi de toute autre chose (oui, mes belins-belines : "toute"  est ici un adjectif indéfini au sens de "n'importe quelle", et non pas un adverbe voulant dire totalement, ... Ah! ces finesses, ces subtilités de la langue française, quel régal! Jamais trop tard pour les rappeler... ou les enseigner, peut-être?) de toute autre chose, si vous voulez, mais surtout pas de ménage, balai et balayette, pelle, torchons à poussière, aspirateur, service des poubelles, service du compost, Mr Propre pour le carreau... Non, ce n'a jamais été ma tasse de thé, bien loin de là). Et pourtant, je persiste et signe : je m'en suis bien tirée. Je ne dirais pas que je chantais "Siffler en travaillant", comme les sept nains de Blanche Neige se rendant joyeusement à la mine. Ni comme le facteur de Mireille (pas celle de GOUNOD, allons allons! encore moins celle avec une frange, y a de la place pour trois)  qu'on entend tout' la matinée fredonner, ni comme son ^plongeur de guinguette quand il jongle avec ses assiettes en chantant à tue-tête l'air de "Miss Helliett" sur l'escarpolette" : à tous ces gens-là chanter donne du coeur à l'ouvrage. Moi je n'ai jamais atteint ce niveau d'euphorie, j'ai fait mon petit barnum parce que je n'avais personne pour le faire à ma place, il ne s'agissait pas d'une crise ménagère tardive, comme disait une amie,Non pas : mon petit barnum et surtout pas d'heures supp', payées ou non.

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