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2 juillet 2015 4 02 /07 /juillet /2015 13:34

         Quand je vois, à partir de ma propre expérience privilégiée, combien survivre dans la canicule est difficile et pénible, je ne peux m’empêcher de penser à tous ceux, malades ou personnes âgées, qui ne peuvent disposer d’un coin frais pour se reprendre. Un petit recoin de terrasse, une simple chambre exposée au nord et qui pour une fois deviendrait compréhensive…. A quoi ces alertes à la canicule peuvent-elles bien servir ? Les alertes à l’orage ou à la tempête incitent à minimiser les déplacements, mais que pouvez-vous imaginer pour vous protéger de l’intensité de la chaleur ? J’espère que sera obéie comme une loi la recommandation aux chefs d’entreprise d’aménager les horaires ou les services des ouvriers sur les chantiers, d’autant que nous sommes en plein Ramadan et que bien des travailleurs sur les chantiers le respectent, ce qui équivaut à une véritable torture que de rester  plus de quinze  heures au soleil sans boire. Et ce soleil qui ravage les yeux, qui cuit la peau, qui suce la moindre goutte de sève (il faut voir mes lamentables phlox, dont les subtiles nuances devaient être la gloire de mon jardin ces jours-ci). Je pense surtout à ces vieilles petites mémés sous les combles, qui peinent  à descendre leurs  cinq étages car il faudra les remonter avec la baguette, la bouteille d’eau minérale (puisqu’on leur dit qu’il faut boire encore et encore) le litre de lait pour le minou et sa boîte de pâtée préférée…Si un jeune garçon ou une adolescente en quête d’efforts généreux vers le Bien Vivre Ensemble leur faisait chaque jour une petite visite, cela suffirait à leur donner l’impression que la chaleur serait moins meurtrière…

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1 juillet 2015 3 01 /07 /juillet /2015 09:38

         Pas très familière avec Bertolucci, je me tourne avec intérêt vers cette analyse des temps mussoliniens, propices au drainage des bonnes volontés bourgeoises vers le fascisme actif. L’idée même de reconstruire sur le terrain  de l’épure une atmosphère sociale que le réalisateur n’avait pas connue était séduisante, de préférence à toute reconstitution vériste dans ses lourdeurs et ses épaisseurs. J’ai aimé ce traitement froid, souvent glacial, donné à la vision de l’époque – en accord naturellement avec le profil de Trintignant toujours hermétique.. Longs couloirs interminables où seul se meut un personnage solitaire, contrastes brutaux, plans inattendus, géométriques, interrompus, décors en trompe l’œil (à un moment, le décor de bord de mer – Vintimille ? – nous est une seconde présenté en carton avant de s’animer), interprétation intelligente de certains gestes symboliques (par exemple lorsque l’épouse, bourgeoise bécasse du genre Sois belle et tais-toi, liée d’amitié avec l’exilée militante à Paris, tourne avec exaltation la manivelle de la presse interdite dénonçant le fascisme sur ses affichettes). L’entretien du Conformiste avec le prêtre qui le confesse mérite aussi de ne pas être oublié. J’ai moins aimé l’exécution du couple antifasciste exilé fuyant dans la forêt enneigée, dont le symbolisme est peu évident. Quant à la trajectoire morale de cet intellectuel sans conviction profonde, puisqu’il veut surtout « être comme tout le monde « (mais en allant jusqu’à la trahison et au meurtre sans trop se salir les mains), elle aurait du mal, me semble-t-il, à apparaître comme caractéristique d’une catégorie sociale : certes le fascisme se développe sans peine dans la bourgeoisie qui est son terreau propice, mais ce Conformiste est trop particulier, trop individualiste avec son ensemble de complexes refoulés pour servir d’exemple catégoriel. Ce qui ne gâte rien à l’intérêt de la dénonciation.

………

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30 juin 2015 2 30 /06 /juin /2015 19:48

 

Blog de Lucette Desvignes N°1970 – mardi 30 juin.

 

 

Lettre amicale à Monsieur Fabius, le 29 juin 2015.

 

Monsieur le Ministre,

 

         Vous qui vous occupez de nos affaires étrangères, donc de nos amitiés avec monsieur Nethanyiaou (celui que notre timonier appelle mon ami Benyamin) êtes-vous au courant de ce qui s’est passé cette nuit ? Figurez-vous qu’une flottille de trois ou quatre bateaux (le plus grand se nommant Marianne, cet aplomb ! comme s’il était chargé de représenter la République, je vous demande un peu) se portait vers Gaza dans l’intention de corriger à elle toute seule ce que les nations du monde ont depuis 70 ans ou presque décidé de ne pas faire – à savoir, redonner à cette ville moribonde la nourriture, les médicaments, les matériaux de reconstruction dont elle est privée de manière draconienne (et de l’eau, aussi, vous savez peut-être qu’elle n’a plus d’eau).

         Ce culot inimaginable de se substituer à ce qui était l’apanage de l’Europe depuis tant d’années ! Ce toupet de vouloir donner des leçons au reste du monde ! Mais heureusement les pîrates qui étaient sur le qui-vive ont réagi ! En pleine nuit, oui, ils ont arraisonné ces bateaux comme au temps des forbans et flibustiers, ils ont tout confisqué, ils ont mis aux fers à fond de cale l’équipage, les porte-drapeaux, les accompagnateurs, bref tous ces bénévoles qui voulaient se faire remarquer, et ma foi ce qu’ils vont en faire on ne sait pas encore mais on peut deviner.

         Vous voyez donc qu’on a des amis qui veillent à notre place. Ces pirates, on n’y pensait pas, mais ils étaient tout prêts à intervenir pour nous défendre. Ne vous faites donc pas de souci, Monsieur le Ministre : vous avez l’air un peu tracassé depuis quelque temps, est-ce que  par hasard vous auriez découvert un problème avec la Palestine ? Faites confiance à notre ami Benyamin, c’est un brave homme et un homme d’honneur, et lui, au moins, il agit – de nuit comme de jour ! A preuve. Reposez-vous sur lui, il a toutes les solutions qu’il faut.

         J’espère que ces conseils vous soutiendront dans vos résolutions de ne rien faire, et je vous assure bien, Monsieur le Ministre, du souci que je prends à encourager votre inertie. N’en faites pas trop : c’est toujours mauvais pour la santé, prenez soin de vous.

 

 

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29 juin 2015 1 29 /06 /juin /2015 11:17

         Israël ne dispose pas seulement de l’impunité aux yeux du monde : cette nation installée sur le territoire d’autrui dispose également, en plus de l’armée la plus sophistiquée et la mieux entraînée de la planète, d’un bataillon de pirates qui s’en donne à cœur joie en se sachant fort de la bénédiction nationale. La nouvelle flottille apportant à Gaza (Gaza la martyre, Gaza la suppliciée, Gaza qu’Israël souhaite officiellement moribonde, rayée de la carte, depuis si longtemps qu’elle résiste) le soutien moral et les soutiens en espèces indispensables, matériaux de reconstruction, produits alimentaires, médicaments etc., oui, cette flottille dont le navire amiral s’appelle « Marianne » a été dans la nuit capturée par les pirates fonctionnant pour Tsahal. Capture et confiscation des biens d’abord : Israël a l’habitude de ces automatismes de dépossession, détournant à son profit tout ce qui passe à portée indue de ses mains aux ongles crochus. Ensuite, envoi aux fers à fond de cale (comme dans les romans de la mer où l’on décrivait par le menu le moyen de faire pourrir les résistances) en tant que scélérats gibier de potence les bénévoles, l’équipage, les accompagnateurs, privés de leurs portables et coupés du monde…                J’admire avec ferveur le courage de ces risque-tout qui veulent témoigner, rappeler à l’univers que Gaza est un enfer qui la consume sous nos yeux et qu’il est enfin temps que l’univers agisse, après tant d’atermoiements et de lâchetés.. Que va bien pouvoir trouver à dire, et à ne pas faire, notre grand maître des affaires étrangères ? Je parie qu’il va, au nom de la France, demander pardon au cher ami  Netanhyiahou, peut-être même va-t-il lui proposer des indemnités pour    le défrayer de la mise en branle de ce brave bataillon de pirates  qu’on a même fait travailler de nuit , honte à nous et à notre prétendue défense des Droits de l’Homme….

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27 juin 2015 6 27 /06 /juin /2015 19:21

Si je me taisais, dites un peu…

 

 

Il faudrait bien qu’un beau jour je me misse en grève,

Tout simplement pour voir ce que vous en diriez.

Je fonctionne en effet, pour vos beaux yeux, sans trêve,

Avec programmes tels que vous les choisiriez

S’ils n’étaient pas déjà des programmes de rêve

 Bichonnés, chouchoutés,  sur le volet triés.

 

Tout cela de mon fait – car, mes belins-belines,

Vous l’imaginez bien (comment donc autrement

Cela se pourrait-il ?) tout ce que j’imagine

De beau, de bon, de vrai, d’utile ou de charmant

(sans, hélas, les illustrations des magazines)

Passe dans le savoir de mon enseignement.

 

Ainsi jour après jour la manne spirituelle

Que j’ai choisi, amis, de déverser sur vous

(En quantité, bien sûr, pauvres anges sans ailes,

En répétant, et je vous jure qu’il faut tout)

Tente de colmater avec foi, avec zèle,

Dans vos petits cerveaux l’abondance des trous.

 

Oui, c’est moi qui choisis, oui c’est moi qui cogite,

C’est de moi que dépend  sujet et contenu.

Que l’humour me détende ou le courroux m’excite,

Vous y passez,  que ce soit bien ou mal venu !

Entre minerai brut et brillant des pépites

Ironie sans pitié, sarcasme saugrenu,

Grammaire qu’à grand peine il faut qu’on ingurgite 

Syntaxe des Latins, ablatif absolu,

Tout ce beau vrac vous est offert sans autre invite

Que de cliquer mon blog avec vos doigts menus :

C’est pourquoi, si rumeur de grève en moi s’agite,

(Attention : vous aurez tous été prévenus),

Littérature, art ou philo, calculez vite

Les agréments divers que vous aurez perdus.

 

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27 juin 2015 6 27 /06 /juin /2015 19:01

Si je me taisais, dites un peu…

 

 

Il faudrait bien qu’un beau jour je me misse en grève,

Tout simplement pour voir ce que vous en diriez.

Je fonctionne en effet, pour vos beaux yeux, sans trêve,

Avec programmes tels que vous les choisiriez

S’ils n’étaient pas déjà des programmes de rêve

 Bichonnés, chouchoutés,  sur le volet triés.

 

Tout cela de mon fait – car, mes belins-belines,

Vous l’imaginez bien (comment donc autrement

Cela se pourrait-il ?) tout ce que j’imagine

De beau, de bon, de vrai, d’utile ou de charmant

(sans, hélas, les illustrations des magazines)

Passe dans le savoir de mon enseignement.

 

Ainsi jour après jour la manne spirituelle

Que j’ai choisi, amis, de déverser sur vous

(En quantité, bien sûr, pauvres anges sans ailes,

En répétant, et je vous jure qu’il faut tout)

Tente de colmater avec foi, avec zèle,

Dans vos petits cerveaux l’abondance des trous.

 

Oui, c’est moi qui choisis, oui c’est moi qui cogite,

C’est de moi que dépend  sujet et contenu.

Que l’humour me détende ou le courroux m’excite,

Vous y passez,  que ce soit bien ou mal venu !

Entre minerai brut et brillant des pépites

Ironie sans pitié, sarcasme saugrenu,

Grammaire qu’à grand peine il faut qu’on ingurgite 

Syntaxe des Latins, ablatif absolu,

Tout ce beau vrac vous est offert sans autre invite

Que de cliquer mon blog avec vos doigts menus :

C’est pourquoi, si rumeur de grève en moi s’agite,

(Attention : vous aurez tous été prévenus),

Littérature, art ou philo, calculez vite

Les agréments divers que vous aurez perdus.

 

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26 juin 2015 5 26 /06 /juin /2015 15:37

         A part l’âpre et rocailleuse douceur de son nom si on le prononce à l’allemande – et un film danois bien entendu nous en offrait souvent l’occasion –qu’avait-elle donc à nous apporter, cette malheureuse Gertrud? Je me demande si Carl Theodor n’a pas eu tort de s’entêter dans ses principes de réalisation sans les avoir aménagés avec le progrès du temps… Lui qui aux temps héroïques des balbutiements de l’image avait inventé, non pas le noir et blanc  puisque le cinéma n’avait rien d’autre à présenter, mais l’art d’en tirer une beauté essentielle, l’art du contraste, l’art de la proportion du noir à installer sur un fond blanc ou du blanc à installer sur un fond noir, lui le grand maître qui avait rendu les deux couleurs palpables, vivantes, parcourues de frémissements…Un cycle Dreyer si bienvenu ne devait sans doute hélas pas pouvoir se passer de cette conclusion dernière, 1964, contribution au parlant : de quoi rendre marris et désolés les accros qui comme moi ne connaissaient pas ce dernier travail. Enfin la parole était donnée aux personnages, mais pour quel scénario accablant et inconcevable ! pour quelles évolutions de mannequins d’un canapé à l’autre, d’un fauteuil à l’autre, d’un salon à l’autre ! pour quelles structures psychologiques indéfendables, pour quels sentiments contradictoires jusqu’à l’absurde, pour quelle froideur  glaciale sous l’étiquette d’amours, mortes ou renaissantes ! Quel type de liberté pour sa passion  cette fausse Hedda Gabler mal interprétée réclame-t-elle donc ? Pompeux, rigide, bavard, stagnant…Et, cerise hilarante sur un gâteau peu tentant, longue démonstration d’une fanfare de jeunes étudiants pour célébrer en musique militaire avec banderoles et tambours l’anniversaire du poète national officiel de l’amour, avec harangue truffée de citations : rien de plus hors du sujet, hors du goût, hors du sens, presque du style Hitlerjugend… Très franchement, Gertrud est à supprimer carrément de cette filmographe si on veut ne pas ternir l’éclat de Dies Irae.

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25 juin 2015 4 25 /06 /juin /2015 10:35

         On vient de me passer une video étonnante. A bord d’un ULM (je ne crois pas me tromper quant à l’étiquette de cet engin volant : pas de moteur, deux sièges côte à côte, promenade au-dessus du paysage local, oui ce doit être un ULM, l’aile volante pour les poètes et les mal au courant des techniques de pointe) apparaît soudain un chat, un minet noir et blanc peut-être un peu angora sur les bords (sauf si l’air des hauteurs est responsable de cet ébouriffement joli). Le moniteur et la passagère ne s’avisent pas tout de suite de sa présence, c’est donc de lui-même qu’il s’installe, si l’on peut dire, qu’en tout cas il se cramponne bien équilibré par-dessus l’un des montants horizontaux de l’appareil, l’avant et l’arrière du corps bien en symétrie à partir de ce montant. Pas l’air du tout effaré, ce chat, ni même inquiet d’une chute possible. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il apprécie le paysage, car il a plutôt l’air de ne pas regarder en bas ni autour de lui, mais il aurait la même attitude, je pense, sur un rebord de fenêtre un peu venté. On voit l’engin ralentir sa course, se préparer à atterrir, on se prépare un peu anxieusement à voir le miron secoué par le contact avec le sol : eh bien pas de tout, tout se passe en douceur, le chat traverse l’appareil comme s’il n’avait fait que cela de toute sa vie. S’il n’en avait été que de moi, je te vous aurais empoigné le minou astronaute avec vigueur et enthousiasme, je te vous l’aurais serré contre moi, félicité, embrassé, j’aurais ronronné avec lui en le félicitant. Mais non : on l’a laisse repartir tout seul, sans même avoir vérifié si son petit cœur avait battu plus fort pendant ce temps d’épreuve. Que voulez-vous ! Les gens sont d’une indifférence…

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24 juin 2015 3 24 /06 /juin /2015 10:43

         Il y a vraiment des choses en face desquelles je demeure incrédule. Non point sceptique : les chiffres sont là, vérifiés, attestés – un million neuf cent mille exemplaires vendus dans le monde, on est bien obligé de s’incliner devant les faits. Cela ne vous empêche pas de rester incrédule au fond de vous, ne pouvant avaler la chose, ne pouvant la faire accepter par votre conscience aussi simplement qu’une date historique telle par exemple la Libération de Paris le 25 août 1944. C’est que vous avez lu le livre, et vous ne comprenez pas. Il est mal fichu (se veut choral mais réussit tout juste à se déséquilibrer), il est très vite banal à pleurer (même si vous êtes bien d’accord qu’une concierge intelligente et cultivée a tous les droits à l’estime et au bonheur), ses personnages sont      figés sous leur étiquette (la surdouée mal dans sa peau, le Japonais parfaitement adapté à la vie parisienne, la femme de ménage portugaise absolument sublime), les couplets moralisateurs censés donner de la hauteur aux vues philosophiques étalées à tout propos n’arrivent pas à décoller pour voleter un peu au-dessus du rase-mottes… bref on ne voit pas bien qui a pu être séduit, et surtout avec cet emballement de masse déclenché comme une frénésie : même le titre, assez frappant certes pour accrocher – il a tous les piquants qu’il faut – n’apparaît pas comme une illustration réussie de la matière du livre ou de son héroïne. Je demeure un peu assommée… Je comprends mieux le Da Vinci Code, qui vous empoignait dans son enquête fumeuse : c’est après avoir couru la poste pour comprendre et savoir qu’on aboutissait à un,pétard mouillé, mais les trois quarts du roman justifiaient une lecture haletante.  Ici… Comprends pas, non comprends pas. Non non non, comprends pas.

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23 juin 2015 2 23 /06 /juin /2015 08:16

         De Tim Burton, bien entendu, on pouvait tout attendre. Et puis le titre ne prenait personne en traître : ‘Sweeney Todd, le barbier diabolique de Fleet Street. Tout le monde était prévenu, ce n’était pas un remake des Petites Filles modèles. Tout de même, quand on vous précisait qu’il s’agissait d’une comédie musicale, même si vous n’aimiez pas le genre, vous pouviez être intéressée (je parle pour moi) par une expérience insolite. D’ailleurs ce n’était pas de l’hémoglobine, mais bel et bien de la Valentine qui cascadait depuis le générique, dégouttait, sirupait, engluait les rouages du mécanisme  expédiant ad patres les dandies venus se faire raser et parfumer et dont la dame des lieux confectionnait des tourtes célèbres, une rareté en ces temps de pénurie de viande. C’est vrai que ça giclait avec une générosité rare, vitres planchers manches de chemise gilet faciès, sans jamais se trouver éclairé par le jour ou les chandelles de la nuit mais  toujours sur un fond en principe réservé aux morts vivants des spectacles gore, bleus sinistres ou rouges soulignant les yeux, pâleurs et lividités des salles d’autopsies, la bonne humeur des couplets entonnés à chaque instant n’ajoutant aucun humour, je le garantis, à la tonalité d’ensemble. Les Anglais ont certes la spécialité de ces recréations terribles et vaguement répugnantes des bouges ignobles à la Dickens, avec trognes déterrées on ne sait où et saleté ambiante, sans oublier de mentionner les allusions récurrentes aux odeurs d’égouts et de pourriture au point qu’on ne cesse d’avoir envie de se gratter. Et Tim Burton s’est surpassé. Pour autant… l’expérience artistique et vocale tombe à plat, le récit est sans intérêt, le résultat est accablant et la reconstitution d’époque ne peut absolument pas prétendre à un souci esthétique… Et quant à déguster du shérif avec des Beignets de Tomates vertes, avec l’adjoint du chef se régalant, là au moins on pouvait rire. Mais pas ici, où on ne peut que bâiller et avoir mal au cœur.

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