Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 juin 2015 3 10 /06 /juin /2015 10:17

         Peut-être vous rappelez-vous, mes belins-belines, une démarche par devant les tribunaux qui avait, il y a quelques années, frappé la population d’ébahissement. Il s’agissait d’un trentenaire qui décédait, rongé par trois cancers à la fois, me semble-t-il – poumons, larynx, cordes vocales – mais qui, dès l’âge de douze ou treize ans, était fier de fumer ses deux paquets par jour. Quand on travaille aussi activement à son destin, on fait disparaître totalement la notion de tragique sur laquelle j’insiste avec délices de temps à autre dans mes propos. Mais la mère avait trouvé motif à protestation sur la voie publique, puisqu’elle attaquait l’Etat sous prétexte qu’il n’avait pas assez expliqué à cette pauvre victime de la non information que le tabac était un poison mortel – d’où la demande de dommages et intérêts d’un montant extravagant, histoire d’apprendre à la chose publique où étaient ses devoirs. Je ne pensais pas pouvoir trouver d’exemple plus ahurissant d’inconscience ou de cynisme d’une rare sottise, mais voilà que l’actualité m’en offre un que, mes agneaux, je ne peux pas ne pas partager avec vous. Il s’agit cette fois d’un terroriste – un vrai : formé au Yémen ou en Syrie,  devenu expert à la fois au maniement des armes explosives et en endoctrinement fanatique, en quelque sorte une bombe ambulante – que la nation n’avait pas été capable de garder parmi les siens avant de le laisser s’envoler vers des lendemains qui explosent. Oui, vous avez bien entendu : c’est la mère – encore la mère – qui accuse l’Etat de n’avoir pas empêché ce naïf adolescent d’aller voir ailleurs une école plus engageante à suivre que les classes primaires de la République. Autrement dit, avant d’interdire à ce charmant aventurier de rentrer sur le territoire français parce qu’il représentait un danger d’évidente criminalité, il aurait fallu lui interdire de se préparer à un destin djihadiste qui le bloquait à notre frontières au mépris des tendres liens familiaux. J’avais préparé une liste de choses à reprocher à l’Etat, mais j’avoue que je n’y avais pas inclus celle-ci.

Partager cet article
Repost0
9 juin 2015 2 09 /06 /juin /2015 08:32

         On m’a apporté hier soir le livre que j’ai préfacé – c’est une étude grave et pleine de sens d’Alain Bélassène, qui s’est penché pour la première fois aussi à fond sur la destinée des Juifs de Côte d’Or, à partir du moment où ont déferlé sur la région non seulement les hordes de l’armée d’occupation, mais encore et surtout les vagues de haine et de rancoeurs diverses, lesquelles avaient simplement couvé sans apparaître à la surface mais qui, encouragées par l’ignominie du gouvernement Pétain dès sa première seconde, se sont déchaînées, ouvertement ou insidieusement, contre des individus qu’on arrachait à leur milieu paisible pour les envoyer vers la destitution de l’identité et vers la mort dans des conditions abominables. Ce livre dense et recueilli tourne sous les yeux du lecteur des pages douloureuses, ravive des plaies, surtout ravive notre honte, à nous dont le pays a commis l’impardonnable et s’est vautré dans la criminelle complicité du nazisme. C’est ici un passé d’horreur indiscutable qui tache notre histoire sans pouvoir être effacé. Mais autant il est juste et justifié de rappeler dans le détail ce qui s’est accompli pendant que régnaient chez nous le nazisme et ses valets dociles, autant il est salutaire de mettre en regard que la haine, la violence, le mépris total et impitoyable de l’autre continuent à dresser les puissances contre les faiblesses, la tyrannie aveugle contre  les mains nues, l’arrogance contre l’exposition aux coups. Qu’on réfléchisse à ces conflits sauvagement meurtriers qui n’ont cessé et ne cessent de ravager le monde – qu’on y réfléchisse bien afin de voir avec consternation et angoisse que partout se reproduisent les mêmes schémas d’extermination haineuse de l’autre, la même intolérance de la religion de l’autre, de l’ethnie de l’autre, de ses traditions, de ses mœurs, tout simplement de sa couleur de peau. A son tout petit niveau, chacun de nous doit prendre conscience qu’il ne peut rester en tiers indifférent devant ces déchirements injustifiables et révoltants.

Partager cet article
Repost0
8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 11:19

         Je viens de m’aviser, mes belins-belines (et vous seriez bien en droit de remarquer que j’aurais pu m’en aviser plus tôt, mais que voulez-vous, les esprits déjà lents de nature se trouvent encore ralentis par le poids de l’âge, il faut s’y faire) – oui donc, je viens de m’aviser que lorsque je vous apostrophe en souvenir de la Mère Cotivet, c’est-à-dire avec toute la bonhomie et la tendresse requises, c’est parce que le sujet du jour ne réclamait pas de gravité spéciale. Et même, parfois, ne correspondait à rien de sérieux, rien de sérieux à vous dire, rien de sérieux dans l’air du temps, rien de sérieux dans le tableau que je me plais à faire de vous, les inconnus familiers de mon lointain si proche , tels que je me représente l’auditoire que vous constituez - sympa, disponible, finalement fidèle, ne serait-ce que par curiosité de voir jour après jour les thèmes de mes propos. Par-ci par-là vous glanez quelque truc de grammaire ou de vocabulaire qu’il sera toujours utile de transporter dans votre bagage, un autre jour j’attire votre attention sur un film ou un réalisateur dont vous reconnaissez (ou vous préparez docilement à reconnaître) la qualité puisque je vous la démontre, ou encore vous appréciez à des degrés divers mes dénonciations continuelles de l’imposture en littérature… Oui, tout cela et bien d’autres choses encore, cela se fait sur le mode allègre, même si la virulence de la dénonciation est de la partie. Quand je ne m’adresse à vous que de biais, mes belins-belines, c’est que le thème du jour m’a remplie de tristesse, pèse lourdement sur ma disposition d’esprit, voire me bouleverse – les martyres et les souffrances pratiqués impitoyablement autour de nous, devant nos yeux (populations opprimées ou bêtes d’élevage même souffrance, même indignation, même combat) . Et alors je m’adresse à votre sensibilité, à votre commisération, et je laisse tomber l’apostrophe traditionnelle de nos rendez-vous dans l’optimisme. Mais j’imagine que vous, avec votre finesse, vous vous étiez avisés de la chose depuis bien longtemps…

Partager cet article
Repost0
6 juin 2015 6 06 /06 /juin /2015 10:05

Mea Culpa immédiat : N° 1959, lire « ne reconnaître la force », ligne 3 , au lieu de «ne  reconnaître que pour en détourner ». Faut jamais aller trop vite…

Partager cet article
Repost0
6 juin 2015 6 06 /06 /juin /2015 09:46

         Il y a bien longtemps que nous n’avons parlé de ce droit à mourir dans la dignité qu’une telle proportion du public réclame et dont les autorisations officielles – la loi – ne font semblant de reconnaître que pour en détourner l’application (je me rappelle qu’il y a quelques années j’en avais fait tout un sujet continu car le traitement du thème sur la BBC, avec tous ses détails, prises de conscience, reculs, réticences etc. se déroulait dans un feuilleton quotidien aussi attachant que bien documenté : il y avait même l’astucieux recours à une responsabilité collective, l’entourage ami d’un malade désireux d’en finir se partageant ouvertement les gestes ayant assuré le départ dans la sérénité). Rien n’est plus ignoble, à propos de tel ou tel cas médiatisé, que ces affrontements familiaux,  la mère contre l’épouse, ou le frère contre la mère, et je trouve cela écoeurant, surtout si l’on ne tient pas compte des desiderata du sujet, ce qui devrait être prépondérant. La sédation, généreusement accordée ces jours par les juges européens de la moralité, va transformer l’entrée dans la mort en trois jours et trois nuits de souffrances très évidentes contre lesquelles on ne peut plus rien, mais qui sont censées ne plus compter puisque la conscience mentale aura disparu. Que de chemin encore à parcourir avant que la solution expérimentée par la Suisse ou les Pays-Bas puisse être pratiquée par qui le désire… C’est comme l’IVG, qu’on n’impose à personne mais qui reste le recours dans les cas où seul le désespoir de la mère est autorisé à juger de la décision à prendre.

Partager cet article
Repost0
5 juin 2015 5 05 /06 /juin /2015 09:12

         Si je pestais hier contre les vieux films démodés qu’on essaie de nous faire passer pour des chefs d’œuvre incompris ou sous-estimés, le cycle Carl Dreyer programmé par Ciné-Classic mérite une autre attitude, parce que Le Maître du Logis est précisément d’une autre pointure. De Dreyer on pouvait l’attendre, certes, et je me réjouis dans la foulée de pouvoir revoir Dies Irae la semaine prochaine. Cette leçon de morale dénonçant le machisme et décrivant son châtiment-guérison,  traité en noir et blanc et  sans paroles autres qu’en sous-titres, était pour moi une vraie découverte, et si la moralité de ce conte domestique est cousine de l’arrangement toujours optimiste des drames de la vie chez Frank Capra (la dernière partie de ce « domptage » d’un mari non apprivoisé se veut résolument comique), il y a dans la réalisation de cette histoire familiale un souci de réalisme si intense qu’il s’en dégage une vraie poésie. Le début pourrait s’annoncer comme un documentaire sur la matinée frénétique d’une épouse face à l’aveuglement du mari qui trouve normal de jouer les tyrans et multiplie les ordres indignes : or la minutie des détails et des gestes colore cette grisaille au-delà d’une banale  copie du quotidien – je pense à cette cale qu’il faut glisser sous le pied de la table, à ces pantoufles qu’on fait chauffer près du poêle, à cette manière de récupérer un peu de beurre sur les tartines déjà prêtes afin d’en présenter  deux ou trois à l’époux  qui soient revêtues d’une couche moins mesquine. Puis, tout au long de l’épreuve du tyran dont la femme est absente, en théorie parce que trop affaiblie par sa vie d’esclave, tant de détails sont repris à son tour par l’abandonné (le pliage en triangle, maladroit mais appliqué, du drapeau destiné à changer le bébé qui pleure, ou encore cette manière de se courber pour ne pas déranger de son étendage le linge qu’il interdisait auparavant de faire sécher dans la salle commune, voire la manière pensive dont il s’essuie maintenant les mains après les tâches ménagères alors qu’il le faisait avant avec irritation et dégoût), tout cela innerve l’intrigue si simple, lui donne de la substance. La moralisation se teinte à l’occasion d’humour, comme le garçon que son père maintient au piquet sans l’autoriser à changer ses chaussons mouillés dans la neige et qui, pour se rappeler à l’attention car on l’a bien oublié dans son coin, éternue bruyamment comme s’il avait pris froid, sûr ainsi de se faire libérer par sa mère. Capra, j’ai dit – un peu de ça pour l’intention. Cela méritait d’être annoncé à son de trompe.

                          

Partager cet article
Repost0
5 juin 2015 5 05 /06 /juin /2015 09:01

         Si je pestais hier contre les vieux films démodés qu’on essaie de nous faire passer pour des chefs d’œuvre incompris ou sous-estimés, le cycle Carl Dreyer programmé par Ciné-Classic mérite une autre attitude, parce que Le Maître du Logis est précisément d’une autre pointure. De Dreyer on pouvait l’attendre, certes, et je me réjouis dans la foulée de pouvoir revoir Dies Irae la semaine prochaine. Cette leçon de morale dénonçant le machisme et décrivant son châtiment-guérison,  traité en noir et blanc et  sans paroles autres qu’en sous-titres, était pour moi une vraie découverte, et si la moralité de ce conte domestique est cousine de l’arrangement toujours optimiste des drames de la vie chez Frank Capra (la dernière partie de ce « domptage » d’un mari non apprivoisé se veut résolument comique), il y a dans la réalisation de cette histoire familiale un souci de réalisme si intense qu’il s’en dégage une vraie poésie. Le début pourrait s’annoncer comme un documentaire sur la matinée frénétique d’une épouse face à l’aveuglement du mari qui trouve normal de jouer les tyrans et multiplie les ordres indignes : or la minutie des détails et des gestes colore cette grisaille au-delà d’une banale  copie du quotidien – je pense à cette cale qu’il faut glisser sous le pied de la table, à ces pantoufles qu’on fait chauffer près du poêle, à cette manière de récupérer un peu de beurre sur les tartines déjà prêtes afin d’en présenter  deux ou trois à l’époux  qui soient revêtues d’une couche moins mesquine. Puis, tout au long de l’épreuve du tyran dont la femme est absente, en théorie parce que trop affaiblie par sa vie d’esclave, tant de détails sont repris à son tour par l’abandonné (le pliage en triangle, maladroit mais appliqué, du drapeau destiné à changer le bébé qui pleure, ou encore cette manière de se courber pour ne pas déranger de son étendage le linge qu’il interdisait auparavant de faire sécher dans la salle commune, voire la manière pensive dont il s’essuie maintenant les mains après les tâches ménagères alors qu’il le faisait avant avec irritation et dégoût), tout cela innerve l’intrigue si simple, lui donne de la substance. La moralisation se teinte à l’occasion d’humour, comme le garçon que son père maintient au piquet sans l’autoriser à changer ses chaussons mouillés dans la neige et qui, pour se rappeler à l’attention car on l’a bien oublié dans son coin, éternue bruyamment comme s’il avait pris froid, sûr ainsi de se faire libérer par sa mère. Capra, j’ai dit – un peu de ça pour l’intention. Cela méritait d’être annoncé à son de trompe.

                          

Partager cet article
Repost0
4 juin 2015 4 04 /06 /juin /2015 10:12

         Gilles Grangier n’était certainement pas pour moi le sésame d’un domaine de haute qualité ; il m’évoquait plutôt les minables films français d’avant-guerre, franco-franchouillards et joués banalement par des vedettes dont le seul nom faisait se pâmer les foules, tels Fernandel ou Raimu. Toutefois, découvrir qu’il était « un réalisateur mésestimé », qu’il s’agissait d’un film noir, très noir tel les policiers d’avant-guerre et que Gabin y était « superbe » (j’avais envie de voir  Gabin superbe, moi, que voulez-vous !), je me suis laissé faire. Las ! Pourquoi, mais pourquoi ai-je cédé à ce prometteur Le Désordre et la Nuit ? J’aurais dû me méfier dès le générique : une pluie d’acteurs de second rang – policiers, truands, tous là dans un petit rôle où on les retrouvait comme d’habitude, pas un poil de changé (Frankeur, François Chaumette, Robert Manuel, Louis Ducreux, Roger Hanin, n’en jetez plus !) - on  avait l’impression qu’il avait fallu caser tout le monde. Et ce pauvre Gabin dans sa catégorie policière (tantôt malfrat tantôt défenseur de l’ordre) qui tombe amoureux de la petite droguée, mais ça se voit pas, il reste imperturbable quand son supérieur hiérarchique le menace des foudres olympiennes pour à la fois ne pas respecter le statut social des suspects et ne pas avancer assez vite dans son enquête… On finit par se demander si l’audience moyenne du cinéma français d’avant-guerre (notre catégorie Z, presque inférieure aux séries B américaines) n’avait pas un calibre mental non développé pour pouvoir sortir satisfaite de ce spectacle.

Partager cet article
Repost0
3 juin 2015 3 03 /06 /juin /2015 08:17

         J’ai, il y a longtemps, remplacé mon trombone bien-aimé par un petit chien  aussi fidèle que malin – au fait, la substitution avait été effectuée par d’autres soins que les miens, mais à présent je ne sais toujours pas me passer de cette vigilance canine si efficace : je dois même dire que, peu confiante en mes propres capacités de maîtriser les caprices de mon engin, j’en arrive à ne considérer les textes comme dûment enregistrés donc sauvegardés que si, après chaque paragraphe, mon chien a fièrement emballé mes messages dans sa poche de poitrine. C’est vous dire combien j’apprécie ses services. Je reste perplexe, toutefois, devant les conseils dont il m’inonde. A chacune de ses apparitions il m’offre un phylactère rédigé en jargon de notre temps, celui pour lequel je devrais avoir besoin d’une traduction car je me suis trop consacrée aux langues étrangères et c’était trop tard pour comprendre ce volapuk. Je vous en donne ici deux exemples qui me laissent un peu baba : « Pour rogner un graphisme importé, maintenir enfoncée la touche MAJ lorsque vous tirez sur une des poignées de redressement ». Ou encore : « Vous pouvez rapidement créer un tableau et le mettre en forme en utilisant l’Assistant Tableau. Choisissez Tableau Insérer Tableau, puis choisissez « Assistant ». Il me semble à chaque fois que la Sibylle de Cumes me parlerait de manière plus claire et plus compréhensible.

Partager cet article
Repost0
2 juin 2015 2 02 /06 /juin /2015 07:34

         Je sais bien que Fellini n’a jamais cherché à se gagner un public « passe- tout- grain » comme on dit en Bourgogne, autrement dit un public nombreux à ratisser de tous les côtés et en toutes les directions. Non seulement Fellini Roma ou Le Satiricon d’après Pétrone, mais La Voce della Luna (et j’en passe) n’ont jamais fait des risettes à une audience béatement admirative et facile à satisfaire, comme peuvent l’être par comparaison les lecteurs de Marc Lévy ou d’Anna Gavalda. Merci à lui pour ne suivre que la fantaisie de son inspiration : ses fidèles savent apprécier, goûter, trier si nécessaire sans qu’il soit besoin de leur faire un dessin ni de leur passer un mode d’emploi. Ainsi en va-t-il de cette Città delle Femmine, de cette Cité des Femmes où on pourrait croire qu’il a voulu une bonne fois pour toutes dire ce qu’il pensait de la femme tout au fond de lui, en s’exaspérant qu’elle ait pu tenir une telle place dans ses cauchemars et nourrir si fort ses obsessions bien connues. Cela donne quelque chose de frénétique, de vaguement dément, de dérangeant dans l’intrigue, la construction, les découpages, le déroulement… Finalement, malgré la beauté d’une ou deux femmes de rencontre qui déclenchent chez le malheureux Mastroianni des réflexes de vieux viveur aux instincts de pourceau, la gent féminine n’a guère à se féliciter de l’image qu’elle laisse avec ses criailleries, ses excès libidineux, son agressivité sexiste, même si la démonstration qu’elle expose pour se passer de l’homme a ses raisons d’être. Une œuvre à enfermer comme un livre entre ses deux couvertures, puisque le film s’ouvre et se referme sur la même adorable vision d’un vieux tacot brinquebalant plongeant sous un tunnel, comme deux parenthèses soulignant que le beau Marcello va traverser un cauchemar horrible mais qu’à peine réveillé d’une mauvaise sieste il va s’y replonger …                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de lucette desvignes
  • Contact

Recherche

Liens