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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 17:38

Je crois bien qu’aujourd’hui encore, mes belins,

Au lieu de vous ouvrir à la littérature,             

De vous orner l’esprit en vous tenant la main,

De vous apprendre où trouver la juste mesure,

 

De vous donner de l’énergie pour jusqu’au soir,

De feuilleter pour vous l’agenda des spectacles,

De disséquer pour vous le monde et son foutoir

Ou vous convaincre que la vie c’est un miracle,

 

Je vais me contenter de vous dire Coucou !

Vous voyez que j’ai peu de vigueur,  mes belines…

J’ai trop marné hier, j’en sens le contrecoup,

 

C’est évident : ma muse me fait grise mine…

Dès demain je serai bourrée de vitamines

Pour reprendre en douceur mon commerce avec vous.

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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 09:27

         Beau soleil joyeux et tendre ce matin : je pourrais vous parler du printemps qui cogne à la porte. Relance tous azimuts pour les municipales toutes proches : je pourrais mettre mon grain de sel dans la soupe. Mais voilà que j’ai envie de vous parler d’un superbe petit film de Stanley Donen (vous savez bien : amoureux de Paris et d’Audrey) qui en même temps me rappelle La Modification de Butor – pourquoi donc ne m’adresserais-je pas à votre culture générale pour mes propos de la matinée ? Dix voyages en France du même couple (elle, irrésistible, lui, plus discutable mais profondément sincère malgré les apparences). Depuis la rencontre (ils sont à pied, fauchés, tout jeunes) à leur dixième anniversaire, où l’indifférence s’est glissée et installée ici et là, maintenant que lui l’architecte a réussi et qu’ils mènent une vie de jetset. Toujours la France, toujours les mêmes routes, l’autostop, les amis odieux de prétention et de self satisfaction, les mêmes hôtels aussi, avec conditions pécuniaires différentes… Seulement  cela pour constituer le film, donc des séquences mises bout à bout où seules nous guident les tenues vestimentaires pour savoir à quel séjour le récit se rapporte. Les hauts et les bas d’un mariage finalement réussi, qu’il faut recevoir en cadeau selon ses cahots, ses avancées et ses reculs… Si vous avez aimé La Modification, où par exemple le train venant de Marseille passe par Chalon puis par Mâcon puis par Valence puis par Lyon (histoire de vous faire comprendre si on monte ou si on descend), si vous avez eu des frissons de plaisir du texte, alors vous auriez eu les mêmes frissons de bonheur intellectuel aux diverses étapes de ce Voyage à Deux si doux amer – mais vous les avez peut-être eus hier soir, en tout cas je vous le souhaite du fond du cœur.

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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 09:33

     Le 14 février, moi ça ne me disait rien (le 6 février, lui, avait sa signification depuis mon enfance : mon père en parlait chaque année avec gravité), mais il faut croire que les modes d’outre-Atlantique nous ont atteints sans protection possible depuis le phylloxéra et la grande crise de 1929, charleston, boogie boogie et jitterbug compris (même si ces trois termes sont considérés comme obsolètes par les jeunes générations au point d’être incompréhensibles). Le hulla hoop a, un temps, envahi les écoles maternelles, puis l’horrible Halloween s’est imposé avec sa célébration du grotesque et du macabre (heureusement il semble quelque peu en perte de vitesse depuis un an ou deux, ce serait un sage retour à des goûts normaux). Je n’apprendrai à personne que la crise de 2008 est encore un cadeau américain, mais la Saint Valentin, qui est une vraie fureur aux USA, a-t-elle vraiment une chance de s’implanter  chez nous ? En Grande-Bretagne, oui, c’est déjà fait, et depuis pas mal de temps… mais chez nous ? Je ne sais  si ces célébrations pour amoureux – offrandes de roses rouges, de chocolats, de cartes inspirées, invitations à dîners aux chandelles, champagnes divers, australiens ou espagnols pour les petites bourses – se répandent au point de se naturaliser en terroir gaulois, mais il est vrai que je suis retirée des affaires de cœur depuis si longtemps que je ne sais plus si on les pratique encore…

 

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14 février 2014 5 14 /02 /février /2014 08:26

         Je n’ai jamais pu voir Le Mépris en entier. Cinq tentatives, dont la première au moins pleine de bonne volonté, ne m’ont pas permis d’aller bien loin, tant les personnages me semblaient ridicules et le dialogue minable, pour ne rien dire des mines boudeuses des minaudières et des allures empruntées des prétendus mâles. Hier soir, j’ai pris Les Bonnes Femmes bien en avance, heureuse de penser que j’allais enfin voir en prime et sans dommage la fin du Mépris puisqu’il était programmé juste avant. J’ai donc pu découvrir des éléments inconnus, par exemple, donnant sur un panorama marin merveilleux, une terrasse  insolite qu’on atteignait par d’immenses et interminables escaliers. J’ai aussi découvert un Jack Palance tout jeunot, infiniment plus séduisant que notre pauvre Piccoli dans son petit complet rikiki sous son chapeau mou trop petit : comme cela ne me mobilisait pas trop, je pouvais en même temps surveiller mes nouilles à la cuisine, j’avais donc l’impression de ne pas perdre mon temps en voyant plusieurs spectacles, car je crois qu’un peu avant la fin du film de Godard ça s’anime un peu, on répète dans un théâtre, il y a une femme qui chante et que personne n’écoute, des gens qui dansent et qui circulent, ils sont tristes à mourir, j’ai même pu manger mes nouilles sans me sentir privée de cinéma, même que j’ai pu attaquer Les Bonnes Femmes fraîche comme une rose. Autre style, là, même sous l’unique étiquette de Nouvelle Vague : gentillet, poussiéreux, mais au moins avec un enregistrement des voix suffisamment soigné et des comédiennes qui ont chacune son charme et sa personnalité. C’était donc bien pire, avant, puisqu’il s’agissait impérieusement de tout renouveler ?

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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 11:50

         Je quitte le royaume des chats où j’étais si bien (je viens de terminer et d’expédier le N°40 de mes Entre Chats pour La Protection des Animaux publiée à Lyon tous les trimestres, ce qui implique 13 ans révolus d’Entre Chats et 28 ans de contribution trimestrielle à des Etudes sur les chats avec conte de Noël annuel : je devrais avoir droit à un sucre d’orge) – et je me replonge dans le contexte quotidien, infiniment plus lourd à supporter puisqu’il s’agit des rapports avec les humains. Je suis de mauvaise humeur ce matin seulement d’avoir lu trois lignes sur les engouements des lecteurs : aujourd’hui ce n’est pas Marc Lévy, ce n’est pas Anna Gavalda, mais… ce n’est pas « moins pire », puisqu’il s’agit de Katherine Pancol , la spécialiste des « sagas de proximité »… Quand on lit un échantillon de son style, on est tout de suite fixé. Ou plutôt on devrait tout de suite être fixé – mais malheureusement le gros du public ne sait pas ce que c’est qu’être fixé, càd conscient de la qualité du livre qu’on va peut-être acheter. Car tout est là : les rumeurs, les noms, les titres se répandent comme une traînée de poudre, personne ne sait comment c’est organisé mais, quoi qu’en disent les éditeurs qui font semblant d’être les premiers étonnés du succès des ouvrages qu’ils ont lancés, c’est organisé, et sans jamais faillir. Pour les autres, se faire connaître par le seul rayonnement de cette qualité devenue rare sur le marché, et de plus en plus rarement recherchée par le lecteur lambda, c’est la croix et la bannière, et ni les oraisons ni les défilés ne servent à rien. Si tu n’es pas relié à un réseau, crois-moi, auteur, tu resteras bien seul.

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12 février 2014 3 12 /02 /février /2014 09:38

         Nous avons pris l’habitude des couacs dans les décisions nous concernant : l’un décide, l’autre modifie, le troisième supprime, le quatrième rétablit. On finirait presque par ne plus y prêter attention. Mais tout de même, quand on fait partie d’une délégation officielle accueillie à l’étranger avec un certain faste -  sourires sortis des deux côtés et dans l’espoir de pouvoir faire des  contacts commerciaux intéressants - s’oublier jusqu’à publier avec un rictus narquois qui se croit malin que les conditions faites en France aux investisseurs sont peu favorables à l’investissement, puisque les patrons pour leur part ont décidé ouvertement de mettre des bâtons dans les roues à toute tentative pour améliorer la situation économique en France, c’est là une attitude inattendue. D’autant qu’elle ne vient pas des décideurs, qui pensaient consolider leur démarche par l’appui des industriels apprivoisés par des avancées réelles dans leur contentieux interminable, mais bel et bien des patrons eux-mêmes qui scient d’avance la branche sur laquelle ils étaient perchés. On attend des remous au sein de cette confrérie de magnats, qui sans doute comptaient sur une stratégie moins suicidaire de leur chef : si les remous ne se produisent pas, cela va faire désordre, mes belins-belines…

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11 février 2014 2 11 /02 /février /2014 11:15

         Pas très glorieux, ce voyage présidentiel aux Etats-Unis, malgré les sourires et les poignées de mains vigoureuses. J’ai bien l’impression qu’il n’a lieu que parce que Washington DC n’avait rien d’autre à se mettre sous la dent. Certes l’accueil est celui des plus grands chefs d’Etat, 21 coups de canon, le tapis rouge le plus long, même qu’il y aura, en privilège spécial, un petit tour en avion dans leur dernier modèle militaire – bref, encore plus top que pour Angela Merkel il y a quatre ans. Toutefois nulle émotion, nulle impatience, même nulle curiosité dans les rangs du peuple. D’abord  presque personne ne connaît Hollande là-bas, ensuite il vient de défrayer la chronique avec ses petites histoires d’alcôve et de skooter et ça fait rire tout le monde, impossible de paraître sérieux après des annonces de ce genre, et cela même si (ah ! ces Français, ils ne peuvent pas être mariés quand ils gouvernent leur pays ?) on leur tient rancune de ne pas suivre les règles de la civilité puérile et honnête. Brochant sur le tout, il y a la trahison de la France les laissant se dépêtrer de leur guerre d’Irak comme des grands : croyez-moi, il s’est fait alors une grande fracture dans les relations franco-américaines, et je ne jurerais pas qu’elle sera facile à colmater. Il y aura donc des dîners et des réjouissances officielles, histoire de détourner l’attention  du public loin des olympiades du tsar des nouvelles Russies, mais méfions-nous des embrassades ! Vous vous rappelez ces grands bisous avec la présidente brésilienne, il n’y a pas si longtemps ?

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10 février 2014 1 10 /02 /février /2014 08:57

            Je n’arrive pas à comprendre la sévérité du jugement porté par Tata Télérama sur Gatsby le magnifique, ce film étincelant et si profond où pour ma part je retrouve si bien l’atmosphère de The Great Gatsby( je dirais presque que je ne comprends pas cet acharnement répétitif, mais c’est seulement qu’à chaque programmation de films déjà présentés on nous refile les quelques lignes prononcées une ancienne fois puisque le travail a déjà été fait, donc nulle variation d’opinion possible). Voilà plusieurs occasions de m’irriter au passage, et après nouvelle vision samedi soir je m’irrite carrément. Comment dire que l’adaptation du roman est « luxueuse mais vaine », qu’il n’y a « aucun frisson, aucune blessure, aucune douleur » ?  La perception est frappante, au contraire, entre cette atmosphère tourbillonnante et évaporée d’une classe riche, médisante et raciste (autant à l’égard des origines modestes que des couleurs de peau)  et le parvenu dont on ignore le passé guerrier mais qu’on se plaît à charger de tous les crimes, ce qui fait ressortir la ténacité de son attachement silencieux  et la futilité bancale d’une liaison  désormais acceptable pour la femme puisque Gatsby est devenu riche. Que toute l’histoire soit vue à travers les regards observateurs et critiques du cousin qui sert de lien entre Gatsby et ce milieu pervers est précisément une réussite : la cruelle et permanente irresponsabilité de la femme, l’infamie du mari, la vanité essentielle de leur existence suppriment toute possibilité de sentiment profond. C’est seulement chez Gatsby, cible de toutes les haines et victime de tous les malentendus, que réside l’intensité de la passion : l’observateur, lui, ne s’y trompe pas.

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 09:02

            Dès la première image, on est fixé : elle demande le divorce, car elle veut fuir l’Iran et élever sa fille dans un autre contexte, lui refuse de partir pour se consacrer à son vieux père qui souffre d’un Altzeihmer et veut garder la fille. Son départ, temporaire, oblige le mari resté seul à prendre une garde à la journée : or la femme dans le dénuement qui accepte ces tâches n’ose dire à son mari qu’elle vient chez un célibataire et doit s’occuper des soins intimes d’un vieil homme, car en bon musulman il lui refuserait ce travail et ils sont aux abois. De malentendu en geste d’énervement, une crise grave (portée devant le juge) oppose les deux ménages : l’employeur jugé responsable (donc meurtrier) de la chute dans l’escalier où l’aide soignante a perdu son bébé et sa femme qui cherche l’apaisement par la vérité d’une part, le ménage du chômeur d’autre part, ulcéré de sa situation humiliante et accusant à tort et à travers. Le dialogue de ce beau film semble ininterrompu, volubile, marqué par la vérité des détails au fur et à mesure qu’ils se découvrent et s’affrontent : le vieux père est-il ou non attaché dans son lit ? l’employeur savait-il que l’aide était enceinte ? pourquoi a-t-elle laissé le vieillard seul ? le bébé n’était-il pas déjà mort avant sa chute ? Les choses se règlent dans le bancal et l’incertain, comme la décision de la fille que le juge fait choisir celui de ses parents avec lequel elle désire rester. La déchirure existe à tous les niveaux des rapports civils et affectifs : entre classes sociales, entre amis,  dans les couples, entre générations… Le regard des enfants sur les adultes en dit long. Mais bien des choses seraient réglées sans problème si les rapports des humains n’avaient pas le poids que prend chaque geste dans le contexte iranien d’ Une Séparation : on comprend la décision de la mère de vouloir, ailleurs, élever sa fille dans d’autres conditions.

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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 08:59

             Je n’aimais déjà pas cette Scarlett Johannson, je l’ai toujours jugée sans

talent et seulement propulsée parmi les stars par la déliquescence intellectuelle de ce cher Woody, devenu ce pauvre Woody depuis qu’il l’a prise comme égérie de la dernière chance. Alors qu’en dire, à présent  que je l’ai vue en démonstratrice du soda-maison made in Israël (en spot publicitaire grassement payé, où elle vole un emploi à une actrice moins bien en cour, exactement comme Depardieu mangeant des nouilles il y a quelques années à la place de l’ancien  titulaire de la pub) ? C’est que je connais depuis belle lurette l’histoire du soda-stream, appareil fabriqué en Palestine occupée et outrancièrement passant pour produit israëlien, non seulement aux USA où le Tout pour Israël est de règle, mais aussi en Europe où les importations israëliennes maquillées ont droit de cité et exposent aux poursuites pénales les citoyens français incitateurs au boycott de ces marchandises introduites frauduleusement. Cette propagande éhontée se paye cher : OXFAM vient de rayer ladite démonstratrice de ses fonctions d’ambassadrice des déshérités… C’est moi, en fin de compte, qui juge conséquente cette radiation bien méritée, car la dame, elle, est toute fière de ses exploits et se moque de cette répudiation - OXFAM, pensez un peu ! des gens qui s’occupent des pauvres et des affamés, la belle affaire d’être montrée au doigt par ces gens-là !.. 

 

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