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21 février 2019 4 21 /02 /février /2019 10:13

M.Benalla et le Sénat

 

          Il sera dit que l'affaire Benalla doive demeurer comme une épine au flanc de M. Macron, même si depuis le début il évite d'y faire allusion, abandonnant  le sujet aux rumeurs et enquêtes diverses (exception notable : c'est moi le responsable, uniquement moi, qu'ils viennent donc me chercher! - exception notable, certes,  et suivie d'effet). A intervalles presque aussi réguliers que les manifestations des gilets jaunes tous les samedis, le feuilleton se développe,  se diversifie, s'étoffe, nourri de mini-découvertes, de soupçons, de conjectures, dans la joyeuse irritation de savoir qu'on ne saura finalement rien ou presque de la vérité sur tant de points examinés ou dissimulés à la connaissance publique. L'encasernement dudit monsieur à la Santé, avec ou sans régime spécial, est arrivé à pic pour apaiser les colères du double poids double mesure. Mais les arrière-plans qu'on commence seulement à distinguer laissent à penser que les dimensions souterraines de la chose, telles des racines bien arrosées, portent large et loin, si entremêlées qu'elles soient dans un humus fécond. L'enquête du Sénat, destinée sans doute à redonner à cette auguste assemblée une flagrante justification d'existence, débouche mine de rien  sur une critique sévère du pouvoir. Laxisme, amateurisme, embrouillamini, refus d'avouer ou contre-vérités officielles, poil et plume le carnier est plein! Certes le Sénat a repris la fonction d'une Assemblée trop godillotte pour oser fouiller dans les secrets de l'Elysée, mais l'opération dégage trop de relents de droite traditionnelle pour qu'on n'y voie pas une attaque en règle, revancharde et satisfaite. Comme s'il y avait eu une occasion en or, à ne laisser passer pour rien au monde!

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20 février 2019 3 20 /02 /février /2019 11:03

Une autre doléance..

 

          J'imagine bien que les 93 % de la population française qui réclament le droit de mourir à leur façon (c'est-à-dire sans passage ultime par les consolations et soulagements d'usage ni, pires encore, les prolongements  abusivement automatiques d'une vie désormais devenue vide de sens et riche en souffrances) vont tâcher de s'exprimer ici ou là sur  cette amélioration de la fin de vie : en vérité, il s'agit d'une reconquête du droit à disposer de soi jusqu'au bout, sans ingérence importune fût-elle parée des meilleures intentions charitables. C'est que le corps médical a pris la haute main sur les derniers jours d'un hospitalisé : la loi Leonetti, même rebricolée, ne supprime absolument pas, en cas d'arrêt de la nourriture signant le terminus, les derniers spasmes du corps privé d'oxygénation, les derniers soubresauts de la guenille dans ses vestiges d'existence organique. Ce qu'on réclame comme une faveur alors que c'est un droit absolu, c'est la légalité d'une assistance à mourir si cette existence est devenue insupportable, sans espoir de guérison, dans le délabrement irréversible de la personnalité. Le grand courage, la grande abnégation de ceux qui, dans leur compassion, aident les patients en bout de course à quitter un monde de douleur et de désespoir, devraient être reconnus et non sanctionnés comme des criminels. C'est cette reconnaissance qu'il faudrait obtenir, afin que le moment de quitter la vie puisse (si c'est là le désir du patient : rien n'est imposé à qui que ce soit) s'effectuer aussi simplement qu'on ouvre une porte ou qu'on la referme. Voilà une belle demande à inscrire parmi les doléances : elle n'est ni fiscale ni professionnelle, elle est celle du citoyen Lambda qui souhaite disposer de ses derniers  jours comme il l'entend (ce qu'il ne peut faire à présent) et c'est bien le moment d'en parler puisqu'on essaie, semble-t-il, de nous remodeler une société plus humaine et plus juste.

 

 

         

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19 février 2019 2 19 /02 /février /2019 18:09


Une Démarche qui s'imposait

 

          On aurait du mal, je crois, à me soupçonner d'amour délirant pour M. Macron, dont j'aime épingler tout ce qu'il dit ou fait sous prétexte qu'il aurait dû ne pas le dire ou ne pas le faire. Mais aujourd'hui j'aurais souhaité être à ses côtés quand il s'est rendu au cimetière de Quatzenheim pour porter le message de solidarité et d'amitié de la nation aux familles juives dont les tombes ont été profanées. Quatre-vingt-seize actes ignobles, de rage, de haine, de stupidité, d'aveuglement : c'est la honte de la France que cela puisse se produire, comme c'est la honte de la France qu'on puisse taguer de croix gammées le portrait de Simone Veil, comme c'est la honte de la France qu'on ait pu massacrer au printemps dernier une rescapée de la Shoah. A de pareils moments,  un grand mouvement de protestation et de sympathie recolle les morceaux d'une République en plein malaise, la nation tout entière ressent la honte d'avoir laissé l'ignominie se faire. Et certes la grande marche de demain, à Paris et dans toute la France, laissera percevoir - du moins je l'espère - qu'il n'est pas suffisant de protester une fois de plus tant que chacun de nous n'aura pas tout fait pour empêcher que l'horreur ne se répète. Il faut sensibiliser les enfants à ce problème, susciter en eux les bons réflexes et non ceux qui viennent  du mauvais secteur de la nature humaine - or combien de générations, depuis la fin de la guerre, n'ont pas été renseignées sur la Shoah et ce qu'elle a pu représenter d'abomination démente, ni sur les lourdes et coupables décennies qui, en France aussi, ont pu en favoriser la fermentation et l'éclosion? Coupable et dangereux tabou, à corriger d'urgence mais n'est-il pas trop tard déjà? Les mots de M. Macron, errant avec recueillement parmi ces tombes saccagées, ont été rares, sobres, sentis : "nous avons honte" et " on punira". Puissent-ils s'avérer rapidement efficaces.  

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19 février 2019 2 19 /02 /février /2019 11:01

Pour un Ministère de la Cause animale

 

          J'ai bien l'intention d'inscrire mes revendications au Cahier de Doléances de la mairie. Je ne peux me déplacer, mais une lettre officielle au Maire doit assurer l'inscription de mon texte parmi les demandes qu'à tort ou à raison  chacun se juge en droit de formuler et apte à le faire, avec précision et dans les formes dues. Je ne veux surtout pas en rajouter une louche à tout ce qui concentre l'attention depuis que les gilets jaunes se sont mis en marche et que le pouvoir dans leur sillage a décidé cette consultation monumentale. Je suis stupéfaite que dans les problèmes de société personne ne fasse intervenir la question des animaux, ceux qu'il faut secourir parce qu'ils sont abandonnés ou en danger, ceux destinés au terme d'un destin effroyable à l'alimentation des populations indifférentes et carnassières. Il est injuste que soient laissés aux mains de bénévoles (là encore, aussi admirables et dévoués qu'impécunieux) les soins d'hébergement, de nourriture, de santé et de stérilisation des chats et chiens perdus - et certes les communes participent plus ou moins généreusement à la survie des refuges, mais il faudrait la création d'un ministère spécifique consacré à la cause animale,  sans repousser le traitement de ces problèmes  au département de l'agriculture et de la chasse  où ils ne peuvent qu'être envisagés de manière accessoire et fort peu objective. L'immonde traitement des bêtes d'abattoir, dépendant directement des politiques de profit des lobbies, deviendrait une cause nationale défendue par un ministère convaincu de cette spécificité donc de ses droits et concernant les volailles aussi bien que le bétail à travers tout le parcours de l'engraissement et de l'abattage. Que les horreurs révélées par les photos (officiellement interdites) prises dans les élevages ou les abattoirs soient enfin considérées comme la cible de toutes les mesures à prendre, voilà ce à quoi un ministère de la cause animale devrait se consacrer, à plein temps et avec ses forces propres. Une doléance sans doute noyée dans le maëlstrom des millions d'autres...

 

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18 février 2019 1 18 /02 /février /2019 13:17

La Bonne Question

 

          Il est rare que dans mes phases de solitude je ne me dise pas "Et si c'était maintenant?". Quand j'ai de la compagnie ou que je suis plongée dans la lecture, la question ne se pose pas,  du moins pas avec la même intensité (mais si je dois descendre à la cave pour chercher une bonne bouteille  afin de célébrer l'amitié avec mes amis, la descente de l'escalier du sous-sol  s'accompagne de l'interrogation devenue machinale). Oui, si c'était maintenant? Ce pourrait être un accident sur les marches, un dérapage, une chute dont je serais incapable de me rétablir - et alors, rester à terre jusqu'à l'arrivée d'un proche muni des clés de la maison, ou jusqu'à la décomposition finale s'il s'agissait de franchir le week-end? Ce pourrait être un largage d'amarres sans heurt ni bruit, à partir de mon fauteuil préféré : le coeur qui se décroche tranquillement, pas même un  hoquet, comme si on dormait - Elle n'a pas souffert, elle n'a rien vu venir - de quoi apaiser le chagrin de ceux qu'elle laisse derrière elle. Ou peut-être encore, comme dans la tradition familiale, après un  jour ou deux d'un sentiment étrange, furtif et souterrain, où par éclairs la mémoire se trouble, où pendant une seconde on perd l'équilibre, où pendant une bonne minute on n'entend plus rien ne voit plus rien ne ressent plus rien détaché du monde le vide le vide le vide, on ne fait que s'avancer vers la chute brutale, le nez dans le tapis, la mécanique interrompue sans relance possible. Et la voix du cardiologue, nette et précise : Si vous vous sentez barbouillée en marchant, c'est le coeur pas l'estomac, sachez- le bien. De quoi transformer en obsession pratiquement permanente le moindre petit malaise matinal qui succède à une nuit d'insomnie.

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15 février 2019 5 15 /02 /février /2019 10:07

Bilan provisoire

 

          Et voilà, mes belins-belines! M. Macron a fait tout ce qu'il pensait devoir faire pour sortir de  crise ; il s'est démené comme un beau diable (beau, certainement : en manches de chemise, debout, assis, prenant des notes, jeune, désinvolte, regardant la France dans les yeux) au cours d'un marathon où il a fait donner également tous ses sous-fifres : une mobilisation générale, que je vous dis, et couvrant tout le territoire, à défaut de toutes les catégories sociales (car personne de sa troupe n'a invité les riches à donner leur avis, ils se terrent pour passer inaperçus mais il faudra bien que les comptes se règlent en présence de tous les partenaires, alors attendons). C'est comme s'il avait téléphoné à tout le monde, écouté les répondeurs automatiques, promis à chacun de rappeler : une fois fait le tour de sa liste, content comme tout d'avoir bien abattu de la besogne. On peut voir cependant que sur les plateaux de télé les protestataires ont le verbe haut, usent volontiers de discourtoisie, ne cèdent pas d'un pouce et même concrétisent officiellement leur colère de voir que rien ne change. Et ensuite, me direz-vous? Alors ensuite, comme si de rien n'était et la conscience tranquille, M.Macron reprend ses travaux de grande envergure : le dépouillement du grand débat va incessamment commencer, avec transparence officielle et dégraissage ou traficotages officieux. Puisqu'on vous dit que M. Macron ne veut rien changer à ses dispositions fissent-elles hérisser le peuple! S'il n'a finalement rien compris malgré ses petits faire-semblant, je ne vois pas d'autre issue que la reprise des manif de naguère (aggravées, naturellement). On va voir dès demain si le samedi est consacré à la reprise du spectacle.

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14 février 2019 4 14 /02 /février /2019 10:31

 

 

         

          Eh!bien non, mes belins-belines! La grande explication tête à tête n'était pas truquée, les dix invités n'étaient pas triés sur le volet et certains avaient mangé du lion avant de se rendre sur le plateau de LCI. En face, le premier ministre avait parfois un air pathétique à force d'honnêteté dans ses réparties, sinon dans les explications qu'il n'a jamais données. Le spectacle était la pure et simple démonstration des différences de points de vue, si éloignés les uns des autres qu'on se demande comment ils pourraient un jour être rapprochés voire in fine confondus. La violence des réclamations, l'insistance sur la  permanence de l'incompréhension entre les deux camps (car il s'agissait vraiment d'une empoignade, c'est tout juste si on n'attendait pas les horions) n'ont fait que souligner le caractère improbable d'une conciliation, à quelque prix qu'elle soit pour l'autorité. L'exigence d'une compensation immédiate et dans la dignité pour les "humiliés et offensés" n'aboutit à rien, la réclamation de l'amnistie pour les Gilets jaunes condamnés n'a aucun portée sur un jugement de tribunal, le rétablissement des services publics, des hôpitaux, des moyens de transport supprimés au long des années, ne peut être réalisé d'un coup de baguette magique. D'où cette frustration cette amertume des invités repartant Grosjean comme devant : ils ont certes pu se défouler, et devant les caméras cela avait son prix - pour autant, cela laisse mal augurer des développements à venir et des possibilités de conclusion de la crise que laissait entendre cette grande consultation populaire.

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13 février 2019 3 13 /02 /février /2019 10:37

Le premier ministre va parler

 

          Je n'oserais certainement pas avancer que la France va attendre le coeur battant, ce soir, l'allocution du premier ministre, et qu'alors des millions de citoyens seront suspendus à ses lèvres. C'est vrai qu'il a fait quelque progrès en diction, il n'a pas perdu l'art de se frotter les mains sans arrêt mais il parle un peu moins mécaniquement,  et non plus comme s'il avait besoin d'un tour de clé dans le dos après chaque phrase pour pouvoir aller jusqu'au bout de la suivante. En vérité, il n'y a aucun plaisir à l'écouter en tant qu'orateur. Quant à ce qu'il va nous dire...Il va peut-être innover dans ses formules, à l'instar de son patron qui varie les vocables et les lignes mélodiques de ses propos sans jamais changer la nature ni la signification du fond. Lui aussi reste droit dans ses bottes, comme le chef en a donné l'ordre aux membres du commando qui n'ont pas encore quitté le navire (il y en a déjà une bonne tripotée qui sont partis pour convenance personnelle, il n'y a que des Benalla pour vous rester indéfectiblement collés aux trousses). Dix   citoyens vont participer à cette grandiose nouveauté (qu'elle soit issue de l'imagination narcistiquement fertile de David Pujadas ne m'étonnerait nullement) : auront-il droit à l'ouvrir comme dans les réunions de café de province? leur aura-t-on donné un petit topo à apprendre par coeur? devront-ils entonner les louanges du pouvoir, lequel fera mine d'être étonné et fort touché de cette preuve spontanée d'attachement? Et d'abord, comment les a-t-on prélevés sur les soixante-sept millions de Gaulois ou faux Gaulois dont peut s'enorgueillir la Gaule?

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12 février 2019 2 12 /02 /février /2019 11:51

HONTE A TRIPADVISOR

         

          J'ai eu ces derniers mois un petit faible - disons même, un gros faible - pour la publicité que Tripadvisor confiait à son hibou de charme. C'était une pub intelligente - ça se remarque tout de suite. Elle faisait intervenir le maniérisme, la préciosité, l'allusion aux séjours italiens avec l'élégance d'une prononciation impeccable (Merci, Giuseppe!), bref je m'interrompais toujours pour écouter parler ce hibou distingué chaque fois qu'arrivaient sur le petit écran son regard fascinant et son ouverture d'aile. Tout change quand vous apprenez les dessous de l'affaire. Tripadvisor fait une pub effrénée pour attirer les vacanciers du monde entier - devinez où? Mais, mes agneaux, nulle autre part ailleurs que dans les colonies israéliennes, dans les territoires occupés où à tour de bras on démolit des habitats palestiniens pour reconstruire en hâte des lieux de vacances à proposer sans honte. C'est un peu comme si j'abattais quelques épicéas de la Forêt Noire pour délimiter un terrain de camping où j'inviterais tout le diable et son train pour les vacances de Pâques en attendant l'été où dans l'intervalle j'aurais organisé des circuits, des conférences, une hostellerie digne de ce nom e

tutti quanti. Le mépris d'Israël pour les Palestiniens qu'il a dépossédés sans le moindre remords, comme s'ils étaient responsables de la Shoah, dépasse les limites concevables : chaque semaine comporte un plan d'occupation nouveau qui élargit les territoires colonisés (déjà en toute illégalité) pour y apposer la griffe israélienne, à tel point qu'on se demande à quel moment proche les colonies seront toutes réunies et les sols palestiniens totalement vidés de leurs possesseurs depuis des millénaires. D'où diverses questions : où iront-ils lors de cette seconde et définitive Nakba? Comment le reste des nations peut-il tolérer cette expropriation éhontée qui depuis des années s'accomplit sous ses yeux? Et aussi - last but not least - à qui la France s'est-elle vendue pour laisser faire sans lever le petit doigt?

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12 février 2019 2 12 /02 /février /2019 10:50

Adresse aux pupilles

 

          On pourrait croire, mes belins-belines, que je vous ai oubliés depuis quelques semaines. C'est vrai que je ne me suis plus adressée à vous comme dans mes moments tendres, lorsque se crée entre vous et moi cette petite complicité du rire en coin, du vocabulaire lyonnais, de la bonne humeur et, reconnaissons-le ouvertement, de l'esprit critique qui n'hésite guère à mordre dans la matière jusqu'à faire saigner. Vous me direz qu'on aime ou qu'on n'aime pas, c'est selon : je le sais bien ! Aussi ai-je souvent pensé que chacun s'y retrouverait dans mes élucubrations façon Mère Cotivet ou dans mes jugements aussi tranchants qu'un silex bien affûté, vu qu'en outre je vous les assène sans ménagement. C'est à vous de vous situer là-devant, mes agneaux, aucun individu n'est digne d'intérêt s'il n'est pas capable de se faire sa vision du monde personnelle à partir de ce qu'il glane autour de lui tout en cheminant. Je vous vois cheminer, tantôt mollement, tantôt gaillardement selon l'inspiration de l'actualité; je distingue presque vos commentaires et vos éventuelles rouspétances. Continuez, mes petits pigeons, comme on disait dans la Russie d'autrefois : les temps ont changé, ils changent d'un jour à l'autre, à vous de prendre vos repères, vos distances et vos équilibres. J'espère bien vous avoir donné le goût - et le pli, et la capacité - de vous débrouiller tout seuls, à votre idée.

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