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23 juillet 2009 4 23 /07 /juillet /2009 17:50
     Avec le vent qui souffle en tempête en effet, je me demande s'il ne serait pas approprié de vous parler de la climatologie, non point celle du quotidien que nous écoutons d'une oreille distraite et qui si peu souvent correspond à la réalité, mais bel et bien celle dont il peut être fait usage dans l'écriture romanesque. Là, certes, on a toute liberté de manoeuvre. On peut décrire les sons, les lumières, les mouvements, les couleurs : c'est comme pour un peintre, il faut de l'instinct pour fixer le vent sur sa toile. Vous avez déjà vu les arbres de Corot sous la tempête? On n'a jamais fait mieux. Pour en revenir à l'écriture - tout de même, oui... - il ne s'agit pas de décrire, comme on vous le faisait faire si innocemment à l'école primaire (décrivez un jour de pluie, ou encore : vous vous êtes déjà trouvé(e) pris(e) dans le brouillard,  à pied ou en voiture ; décrivez) ou au collège puis au lycée, où les niveaux grimpaient mine de rien sans que l'entreprise devînt jamais tellement palpitante, n'est-ce pas?. C'est parce que malgré vous vous vous raccrochiez (non, je ne bégaie pas, comptez toutes les pattes, il y a ce qu'il faut, rien de moins rien de plus)  à des cadres, des formules, des musts ( ici aussi, ce pluriel à la française, c'est devenu un must) qui vous empêchaient de trouver au fond de vous la note juste du souvenir vécu et toujours vivace. Dans le roman du XIXème - je fais vite : on pourrait distinguer, établir des catégories - l'utilisation de l'atmosphère est liée à un développement imminent. C'est comme quand vous arrivez au bord d'une falaise, vous êtes bien obligés de vous arrêter, devant vous il y a la mer. Dans les romans du XIXème, au lieu de la mer, il y a le déroulement de l'histoire, qui prend un nouvel aspect pendant que l'atmosphère évolue. On s'est arrêté, comme au bord de la falaise; on, ce sont les couples qui vont se faire ou se défaire, et qui avant de passer à une conscience précise de leur mutation affective sont comme en attente, comme s'ils attendaient du temps une incitation, un frein, un example. C'est pourquoi vous avez ces monuments que sont les descriptions de champs sous le soleil, ou de campagne sous une brutale averse. C'est la scène à faire, et en général elle est faite de manière magistrale,  voyez Flaubert, voyez Zola, voyez même Balzac. Tout de même, il y a quelque chose de convenu dans cette fabriication exemplaire : cadrage, disposition des éléments autour des personnages, rattachement des uns aux autres, éventuellement dynamisme à l'intérieur de cette immobilité. Dès que vous essayez d'imaginer ce que les personnages éprouvent par eux-mêmes sans passer par le truchement de l'écrivain - obligatoire autrefois, encombrant selon moi - tout change. La pluie, la neige, le brouillard, le soleil, le vent... il faut les retrouver sans les phrases, directement, sans intermédiaire - et c'est alors que les phrases viendront s'installer, toute seules.... Dites-moi bien, là encore, si vous avez envie de décrocher : mon blogrank est de 16, nuance Confiance, mais je suis sûre qu'on ne me compte pas tout mon monde. Un de ces jours je vis demander des explications. A demain, bises aux chats.

                                                                                                       Lucette DESVIGNES.  
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