Sur le devant de la scène, certes, il y a le drame (au sens technique de « action d’une représentation qui évolue pour constituer un spectacle ») et naturellement dans le scénario les aspects comiques abondent. Selon les localisations des déplacements (grand meeting, juge d’instruction, assemblée, couloirs, domicile fermé etc.) les tonalités varient, mais l’ensemble risque de tenir le coup un bon bout de temps, d’autant que la corbeille du juge reçoit des suppléments d’une semaine à l’autre. On peut centrer ses émotions sur le couple mythique, qui entrait déjà dans la légende droit dans ses bottes et qui se retrouve dégonflé, rasant les murs, convaincu d’hypocrisie flamboyante entre deux messes dominicales. Mais les aspects collatéraux de l’affaire risquent de prendre une importance capitale : les grouillements de fourmilière dans l’entourage d’Ulysse passent au premier plan. Dans l’urgence de la première panique, Ulysse avait demandé à son rival malheureux s’il ne voulait pas le remplacer, tâche humiliante que, droit dans ses bottes à juste titre, l’ancien rival avait dignement refusée. L’entourage tout déconfit s’émeut et fouille ses réserves : Du coup, des poulains engraissés pour 2022 voire 2027 atteignent la ligne de flottaison ; émergent, surnagent, s’apprêtent à négocier le voisin si leur heure d’action se précise. Ce sont là les coulisses, mais voilà qu’elles se révèlent aussi actives et palpitantes que l’action principale, qui, elle, va simplement courir sur son erre au gré de l’instruction. Moi je retiens surtout ce cri de désespoir que le Canard met dans la bouche d’Ulysse « Mais puisque je vous dis que Pénélope n’a rien fait ! ».Cela n’est pourtant pas difficile à croire…