Un temps à l’italienne au moment de l’aurore : encore pâle le ciel, pas encore rose églantine, pas un flocon annonçant que peut-être – se non piove e se non tira vento – on pourrait sur le soir hériter de quelques nuages d’orage se contentant de la menace sans jamais se décider à passer à l’action. Un temps – presque, je dis presque – à la londonienne un matin d’été, un peu après l’aube, où la fraîcheur toujours un peu mouillée du fond de l’air vous revigore sans laisser deviner si la journée évoluera vers une douceur ensoleillée ou une grisaille légère qui convient si bien au quartier de Tower Bridge. Un temps, après tout, carrément de Bourgogne pourquoi pas ? Subtil, transparent, mystérieux, déjà lumineux mais un tantinet indécis, capable de s’assombrir sans crier gare pour verser trois gouttes avant de repartir vers la chaleur ensoleillée des temps de vendanges telle que Daubigny la ressentait, mais avec de petits passages de courants impalpables et volatils, comme des esprits invisibles et farceurs qui se poursuivraient autour de vous et dont vous ne percevriez que l’effleurement. Un beau temps, quoi ! Une préparation idéale à une belle journée…