Il n’échappera à personne que j’adore les animaux. Il n’y a pas à chercher beaucoup dans mes blogs pour en trouver des traces manifestes. Même si je ne me laisse pas emporter par la passion des chats au point de parler des miens sans bride ni frein (j’en parle toujours, du moins me le semble-t-il, à bon escient), mes indignations fournissent souvent le sujet de mes diatribes contre la pauvre civilisation à laquelle nous sommes arrivés. Ferme aux mille vaches, œufs de la souffrance, enfer cauchemardesque des abattoirs, élevages ignobles de dindes dites « de boucherie » (n’est-ce pas un terme à faire frémir, comme celui de « bêtes d’abattoir » ?), gavage des oies et des canards, abandon à la rue des chats et chiens compagnons fidèles devenus non insérables dans les plans de vacances, mauvais traitements réservés aux vieux chevaux qu’on oublie des mois sans soins dans un pré boueux, tortures raffinées inventées par les chères têtes blondes laissées libres de faire le mal sur les bêtes innocentes à portée, bref chaque fait-divers, chaque constatation relevant du chapitre des animaux ne peut que nous bouleverser et nous rendre honteux d’appartenir à l’espèce humaine. Et je ne parle pas ici des bêtes sauvages qu’on extermine par milliers pour le plaisir ou le profit, ni des singes de diverses races qu’on arrache à leur contexte familial et tribal pour les torturer savamment sous prétexte de faire avancer la recherche médicale. Je sais : je contribue (du moins me le fait-on croire) à sauver des oursons orphelins, des dauphins captifs, des éléphants et rhinocéros condamnés pour leur ivoire, des baleines en voie d’extinction, des lions et des tigres bons à faire des trophées de chasse…J’arrête ici une liste loin d’être exhaustive, et c’est vrai qu’on ne peut qu’être rempli d’une infinie tristesse à simplement évoquer la condition d’esclave taillable et corvéable à merci imposée à la gent animale simplement parce qu’elle est privée de la parole. Oui, mes opinions sur ces révoltantes dispositions hiérarchiques établies par la société humaine sont évidentes et sans contestation possible. Et cependant vous me verrez me hérisser aussi contre certaines associations de défense des animaux en détresse qui, réclamant de l’argent pour leur fonctionnement (impossible pour aucune de faire autrement, là n’est pas la question), sollicitent vos dons en suggérant un ordre de grandeur : 500 € ? 600 € ? « Avec 1.000 € votre aide nous serait vraiment utile »…Je n’en doute pas une seconde.