Sur les ailes du vent…
Donc ce matin, sans plus d’idée qu’un citron vide
D’avoir été pressé usque ad trognonem
Je conserve pourtant une vision lucide
De ce que peut pour vous représenter le bide
Dans la distribution non certes du panem,
Mais de ces circenses dont l’esprit est avide
Et que vous attendez, belines et belins,
Puisque je vous en ai garanti l’habitude.
Je vous l’ai dit : pour moi c’est une servitude
Consentie librement sans le moindre chagrin,
Et même si parfois la tentation est rude
D’envoyer mon bonnet par-dessus les moulins,
Je m’applique pour vous offrir chaque journée
Un nutriment intellectuel de qualité ;
Lettres, philo, morale…ah ! ma foi, assénée
S’il le faut pour l’aider à se mieux installer !
C’est ainsi qu’on convainc, ai-je cru démêler
Au cours d’une existence assez fort malmenée..
N’ayez donc crainte, amis, mes belins, mes belines :
Que sans raison un beau jour je vous laisse choir !
Si je ne puis fournir la substance divine
Programmée, attendue (ah ! il ferait beau voir
Que je manquasse ainsi à mes offres câlines !)
Je marque mon passage, et le sens du devoir
Plus que le marbre dur… choisit l’ardoise fine !