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4 juin 2015 4 04 /06 /juin /2015 10:12

         Gilles Grangier n’était certainement pas pour moi le sésame d’un domaine de haute qualité ; il m’évoquait plutôt les minables films français d’avant-guerre, franco-franchouillards et joués banalement par des vedettes dont le seul nom faisait se pâmer les foules, tels Fernandel ou Raimu. Toutefois, découvrir qu’il était « un réalisateur mésestimé », qu’il s’agissait d’un film noir, très noir tel les policiers d’avant-guerre et que Gabin y était « superbe » (j’avais envie de voir  Gabin superbe, moi, que voulez-vous !), je me suis laissé faire. Las ! Pourquoi, mais pourquoi ai-je cédé à ce prometteur Le Désordre et la Nuit ? J’aurais dû me méfier dès le générique : une pluie d’acteurs de second rang – policiers, truands, tous là dans un petit rôle où on les retrouvait comme d’habitude, pas un poil de changé (Frankeur, François Chaumette, Robert Manuel, Louis Ducreux, Roger Hanin, n’en jetez plus !) - on  avait l’impression qu’il avait fallu caser tout le monde. Et ce pauvre Gabin dans sa catégorie policière (tantôt malfrat tantôt défenseur de l’ordre) qui tombe amoureux de la petite droguée, mais ça se voit pas, il reste imperturbable quand son supérieur hiérarchique le menace des foudres olympiennes pour à la fois ne pas respecter le statut social des suspects et ne pas avancer assez vite dans son enquête… On finit par se demander si l’audience moyenne du cinéma français d’avant-guerre (notre catégorie Z, presque inférieure aux séries B américaines) n’avait pas un calibre mental non développé pour pouvoir sortir satisfaite de ce spectacle.

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