Il y a déjà si longtemps que j’ai cessé mes activités professionnelles (merci, les contribuables !... mais je paie aussi, je continue à payer parce que j’ai payé toute ma vie, je ne dois donc rien à personne, vu ?) que les notions jumelles de retraite ou de vacances sont devenues un peu incompréhensibles pour moi. Car, mes belins-belines, je travaille sans cesse, je ne chôme jamais. Je crois même que je ne sais pas ce que c’est que l’ennui, faute de connaître jamais le vide de la pensée ou l’arrêt de mes rythmes intimes (vous le savez : quand le cerveau donne des signes de faiblesse, c’est l’alexandrinite qui prend la relève et qui sévit toute seule). C’est pour cela sans doute que j’apprécie tellement la rupture de mon quotidien. Or cette semaine, après le séjour de mon vieil ami anglais que je connais depuis plus de cinquante ans et qui vient chaque année passer chez moi une semaine de ripailles (j’ai pris près de trois kilogs, histoire de rompre mon régime alimentaire habituel), je viens de passer deux jours délicieux chez ma nièce du Mâconnais, dans les souvenirs de famille et les photos de voyage, les confidences de rien et de tout, les découvertes et les redécouvertes du rien et du tout. En une dizaine de jours, j’ai donc réappris le sens des vacances, notion dont j’avais désappris la teneur – et, mes agneaux, ce que c’est bon que d’être en vacances….
